Des jours de congé en plus, des revenus en hausse et un esprit de solidarité. Dans la Vienne et dans les Deux-Sèvres, des agriculteurs ont décidé de se rassembler en GAEC (Groupements Agricoles d'Exploitation en Commun). Un nouveau mode d'exploitation aux nombreux avantages.
Il est 16 h 15. L'heure pour Thomas Arneau de descendre de son tracteur et d'aller chercher sa fille à l'école. Un moment important pour ce père de famille, qu'il ne pourrait s'accorder s'il était seul sur son exploitation. Thomas fait partie d'un Groupement Agricole d'Exploitation en Commun (GAEC). À Aiffres, dans les Deux-Sèvres, ils sont six associés à s'être rassemblés pour partager les efforts. "On se libère du temps pour profiter de nos enfants", se réjouit Thomas.
Dans cette exploitation, on élève des porcs, des vaches laitières et on cultive des céréales. Un travail lourd, mais équitablement réparti. "Nous sommes plus efficaces parce que nous sommes capables de se mettre chacun sur un matériel", explique Thomas Sabourin, également associé à la GAEC.
Résultat, les agriculteurs peuvent profiter de trois semaines de vacances et d'un week-end sur trois. Pour François, associé à la GAEC, ce mode de fonctionnement lui a permis de s'installer avec sa compagne. "Je pense que si j'avais dit à ma conjointe que j'allais devoir travailler tous les jours, elle ne m'aurait pas suivi dans l'aventure ! C'est un projet personnel, mais qui a des répercussions familiales."
L'agriculture a changé, et il faut qu'on vive avec cette évolution-là.
François ArneauAssocié GAEC
S'associer à moindre coût
À Saint Gervais-les-trois-clochers dans la Vienne, la création d'un GAEC à permis à Sandrine Paulin de s'installer. Cette ancienne employée de supermarché de 45 ans est la dernière arrivée dans ce groupement qui rassemble cinq associés. "Je ne viens pas d'un monde agricole, donc cela aurait très compliqué de me lancer seule, car cela demande un gros financement. Pouvoir être associée à ce GAEC à moindre coût a été une grande opportunité pour moi", confie Sandrine.
Dans cette ferme, on partage les terres et les repas. Les locaux appartiennent à Hélène et Bruno Joly, ce sont eux qui ont décidé de transformer leur établissement en GAEC, il y a cinq ans. "Depuis qu'on est cinq associés, quand il y a des soucis ou des problèmes techniques, nous sommes plusieurs à y réfléchir et c'est moins lourd à porter", explique Hélène.
On se soutient quand on a un coup de mou. On sait qu'il y a les copains sur le terrain qui vont compenser.
Bruno JolyAssocié au GAEC
Outre la solidarité et l'entraide, ce mode de fonctionnement permet aux agriculteurs d'avoir plus de revenu. Dans ce GAEC, les agriculteurs touchent 1 250 euros net chacun. "Quand on se partage les choses, on réalise des économies. À l'année, on peut estimer que cela fait la moitié de notre bénéfice qu'on peut retirer par personne", ajoute Bruno Joly.
En France, selon le Ministère de l'Agriculture, il existe environ 45 000 GAEC.