Ce devait être une fête, le derby d'Occitanie en Ligue 1 avec 2 équipes joueuses. Mais le Stadium a été le théâtre de plusieurs débordements venant principalement du parcage montpelliérain. C'était dimanche, il faisait beau, les spectateurs étaient là en famille. Mais plusieurs ne reviendront pas de sitôt.
Victoire du TFC 4-2, une bouffée d'oxygène pour le club toulousain mais un air parfois irrespirable pour les supporters des violets.
Ils sont nombreux dans les tribunes et à l'unisson pour le clapping pour Brice Taton applaudit pas les voisins héraultais.
Le derby occitan commence, lancé par la présidente de la région Occitanie Carole Delga.
Au tout début de la rencontre, Montpellier ouvre le score par Cozza. Le parcage montpelliérain exulte mais sans débordements pour l'instant. Mais quelques minutes plus tard, le TFC se réveille et vire en tête à la mi-temps 3-1.
Dans la tribune Revault, Mário est venu avec son fils de 6 ans et ses neveux, tous abonnés au TFC. "Les supporters de Montpellier sont tous rentrés d'un coup au bout de 5 minutes de jeu dont la plupart était dans un état second (alcool, drogue.. ) et ont commencé à grimper sur les grilles en les secouant d'une manière très virulente jusqu'à craindre que les grilles cèdent. Jets de nourritures, de verres crachat, pétard. Aucun cordon de sécurité juste 4 personnes placées le long du parcage."
Pris à partie par les Montpelliérains, plusieurs dizaines de supporters situés entre le virage Revault et la tribune honneur nord ont été déplacés, après des jets de projectiles venus de la tribune visiteurs au milieu de la première période.
A la mi-temps, les promoteurs de la race gasconne habillés en violet tentent de détendre l'atmosphère en faisant défiler des bœufs gascons.
Le match reprend et le TFC enfonce le clou avec un 4e but. Certainement celui de trop pour les supporters héraultais. Les forces de l'ordre emploient des gaz lacrymogènes en direction du parcage montpelliérain mais le vent ramène les gaz vers la pelouse. Des projectiles sont envoyés sur les joueurs. L'arbitre a d'abord réuni les footballeurs au milieu de la pelouse avant de les renvoyer au vestiaire.
Mário se rappelle parfaitement cet épisode et s'interroge. "Lors des gaz lacrymogènes j'ai vu quelques supporters de Montpellier demander d'enjamber le parcage pour se retrouver dans la tribune Revault remplie d'enfants. J'ai craint un mouvement de foule jusqu'à penser prendre mon fils et mes neveux de 10 ans et 14 ans pour quitter le stade. C'est à ce moment que beaucoup de personnes ont choisi cette solution. Aucun cordon de CRS entre le parcage et la tribune famille. Aucune intervention sur les supporters les plus agités alors qu'ils étaient bien identifiables. Absence de filets aériens sur ce parcage pour les projectiles..."
Je fréquente d'autres stades avec de grosses ambiances et rivalités mais c'est la première fois que j'ai senti que ça pourrait finir mal. Si les grilles avaient cédé il y aurait eu un drame.
Mário, supporter abonné du TFC
La suite relève presque de l'anecdote. Le TFC réduit à 10 finit par l'emporter sans trop trembler : 4-2. Après le match, les deux coachs condamnent ces comportements. "Je suis contre les violences, déclare Olivier Dall'oglio le coach montpelliérain. S’il y a des fautes, il faut sanctionner".
Même réaction dépitée de son homologue toulousain.
La préfecture de la Haute-Garonne a fait un communiqué après le match. "Si, dans l’ensemble, la rencontre s’est déroulée sans incidents graves, plusieurs faits sont à déplorer : l’utilisation de nombreux engins pyrotechniques (fumigènes, bombes agricoles…) interdits dans les enceintes sportives ; des débordements ont eu lieu au niveau de la tribune visiteurs, où les forces de l’ordre ont dû intervenir et faire usage de gaz lacrymogène pour empêcher le saccage de la buvette du Stadium par des supporters montpelliérains."
Pour l'heure, il n'y a pas eu de réactions officielles des instances du football sur d'éventuelles sanctions. Le match avait été classé "à risques" par la division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH). On sait désormais pourquoi.