Revalorisation des retraites des agriculteurs, un paysan de Haute-Garonne réagit

À partir de ce lundi 1er novembre, la loi Chassaigne entre en vigueur. Elle fait passer la pension de retraite des exploitants agricoles de 75% à 85% du Smic. Réactions dans le milieu paysan haut-garonnais.

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Les exploitants agricoles à la retraite dotés d'une petite pension vont bénéficier d'une revalorisation de leurs revenus moyens, à hauteur de 10% à partir de ce lundi. C'est une avancée pour Bernard Dal, cultivateur retraité à Bessières en Haute-Garonne. Il va gagner 200 € de plus chaque mois. "ça va mettre du beurre dans les épinards", commente-t-il sans effusion.

"Quand on voit le niveau des retraites en général, il y a beaucoup de gens qui peuvent se plaindre, poursuit le retraité. Mais par rapport à des gens ui ont 4.000 ou 5.000 € par mois, il y a des différences ! On est dans un pays où il y a marqué sur le fronton des mairies "Liberté, Egalité, Fraternité". L'Egalité, où elle est ? On a travaillé, on n'a pas été des intellectuels mais c'est une injustice extraordinaire".

Promesse électorale

Cette revalorisation, promesse électorale du président de la République, concerne 227.000 agriculteurs. Ils doivent justifier d'une carrière en tant que chef d'exploitation ou chef d'entreprise agricole pendant 17 ans et demi. Autre condition suspensive : avoir validé tous ses trimestres et bénéficier d'une faible pension : 800 euros mensuels en moyenne. Contre 1.500 euros pour l'ensemble de la population. 

Les petites retraites agricoles, qui sont parmi les plus basses, vont donc passer de 75% à 85% du smic. "C'est une avancée forte, qui était attendue, qui était nécessaire", avait souligné le premier ministre, Jean Castex en avril dernier. Mais elle est jugée insuffisante par les représentants syndicaux. "C'est bien. Bravo parce que c'est le seul gouvernement qui l'a fait, mais ce n'est pas assez !" martèle Jean-François Lamassé, président de la FDSEA 31.

"Ils ont nourri la France !"

"C'est des gens qui ont cotisé toute leur vie, plein fer, poursuit-il. Le matin du 1er janvier au 31 décembre, ils y sont ! Noël, pas Noël... Toussaint, pas Toussaint... C'est des gens qui travaillent plus de soixante heures par semaine. Donc c'est normal. Et en sachant que toute leur vie, ils ont nourri la France, c'est quand même la moindre des choses qu'ils aient un minimum. On nous avait promis le smic, maintenant c'est 85% du smic. C'est pas assez. Il faudrait qu'ils aient une retraite normale de 1500 €".

Autre point d'achoppement, cette revalorisation ne concerne pas les conjoints des chefs d'exploitations agricoles. Une proposition de loi a été votée en juin 2021 à l'assemblée nationale, mais le sénat ne l'a pas encore examinée. Ce texte prévoit d'augmenter de 100 euros par mois en moyenne la pension des conjoints et des aidants familiaux qui ont travaillé sur les exploitations. Globalement, ils touchent une pension d'à peine plus de 600 € par mois. S'ils n'ont pas validé 150 trimestres, leur revenu dépasse à peine les 300 €.

Conjoints et aidants familiaux en liste d'attente

La hausse des retraites des chefs d'exploitation agricoles devait intervenir au 1er janvier 2022 mais elle a donc été mise en place avec deux mois d'avance sur le calendrier. Elle va coûter 280 millions d'euros chaque année. Bernard Dal n'a pas envie de se plaindre car il bénéficie d'une petite retraite de salarié en supplément et d'une pension en tant qu'ancien combattant. Mais il constate : "On a beaucoup travaillé, on a trop travaillé. Ma femme est à l'hôpital d'avoir trop travaillé".

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