Le parquet national antiterroriste a requis, mercredi 2 octobre 2024, un procès pour génocide et crimes contre l'humanité à l'encontre de Sabri Essid, jihadiste français présumé mort depuis 2016. Les accusations concernent des actes commis en Syrie entre 2014 et 2016 contre onze femmes yézidies.
Sabri Essid est présumé mort depuis 2016. Mais le parquet national antiterroriste (Pnat) a requis un procès pour génocide et crimes contre l'humanité à l'encontre du jihadiste français. Les accusations portent sur des actes commis en Syrie entre 2014 et 2016, visant onze femmes yézidies. Selon le Pnat, ces crimes s'inscrivent dans un "plan concerté de l'organisation terroriste État Islamique (EI) tendant à la destruction totale ou partielle" de cette minorité.
Sabri Essid, né en 1984 en France et fils d'un compagnon de la mère de Mohamed Merah, est soupçonné d'avoir commis des actes de violence sexuelle et d'autres sévices sur des femmes yézidies. Le Pnat a précisé que les faits incluent "des atteintes graves à l'intégrité physique ou psychique constitutives du crime de génocide". Une enquête préliminaire avait été ouverte à son encontre en juin 2019, et pour la première fois, le pôle crimes contre l'humanité du Pnat a ouvert une information judiciaire pour "génocide et crimes contre l'humanité" contre lui en octobre 2019.
Un nouveau mandat d'arrêt
Me Clémence Bectarte, avocate de deux des victimes, a souligné l'importance de ces qualifications juridiques : "C'est essentiel que ces qualifications puissent être retenues, ce sont celles qui sont à même de rendre justice à ces femmes et de raconter une autre histoire de Daesh avec les exactions et le génocide commis sur les Yézidis."
Le Pnat a également indiqué qu'un nouveau mandat d'arrêt a été décerné contre Sabri Essid. Il revient maintenant au juge d'instruction de décider si un procès aura lieu.