Dans le cadre de la négociation annuelle obligatoire, à Toulouse, la direction de Tisséo a signé un accord avec les syndicats, prévoyant l'indexation des salaires sur l'inflation en 2022. Mais aujourd'hui elle tente de faire machine arrière. Refus en bloc des syndicats.
Tisséo, l'entreprise de transports en commun de l'agglomération de Toulouse, voudrait bien revenir sur l'accord salarial signé avec les syndicats en mars 2022. Pas question pour ces derniers de faire une croix sur la "clause de sauvegarde".
Accord annuel
Dans le cadre de la NAO (négociation annuelle obligatoire), les représentants des 4 syndicats de Tisseo, Sud Solidaire, GCT, FNCR et CFDT ont signé en mars 2022 un accord très intéressant en cette période d'augmentation des prix :"on s'est battu pour obtenir une clause de sauvegarde depuis plus de 10 ans", explique Laurent Galinier, représentant Sud Solidaires. "Cette clause prévoit l'indexation des augmentations salariales annuelles sur l'inflation. Et cette année ce sera bien plus que d'habitude".
Depuis de nombreuses années, l'inflation s'est toujours limitée à 1,5% environ. Mais pour cette année 2022, elle s'établit déjà à 6,2% fin octobre. La note risque donc d'être salée pour Tisseo.
Tentative de renégociation
La direction de Tisséo a donc tenté le 15 novembre de faire baisser la facture annuelle. Elle a demandé à rencontrer les représentants des syndicats pour leur faire des propositions alternatives. Mais la rencontre s'est soldée par un échec. La direction de Tisséo souhaitait revoir les modalités d’application de l'accord. "Nous avons proposé aux syndicats une augmentation de 2%, assortie d'une prime unique de 500 euros, nous confie un membre de la direction. "Mais elle a été refusée par les syndicats".
Unité syndicale
Et pour cause : "On est loin du compte" affirme Philippe Combes, représentant CFDT. "On ne peut pas se contenter de ça alors que l'inflation dépasse déjà les 6%. On ne fera pas de compromis".
Lors de la signature de l’accord au mois de mars dernier, les salariés ont bénéficié d’une revalorisation salariale de 1% et d’une prime de 175 euros. Et logiquement, 5% au moins devraient être versés en janvier 2023 avec effet rétroactif sur l'ensemble de l'année 2022.
Les syndicats réclament tous une application stricte de l'accord du mois de mars. Réunis désormais en intersyndicale, ils n'entendent pas céder sur leurs acquis.
Et si en janvier, l'accord n'est pas appliqué, ils envisagent de porter l'affaire devant les Prud'hommes et de bloquer le réseau de transports en commun. De son côté la direction de Tisséo déclare "rester ouverte au dialogue".