La construction d'un nouveau pont est toujours à l'étude, trois ans jour pour jour, après la catastrophe de Mirepoix-sur-Tarn. En parallèle, un "programme national pont" a été lancé pour diagnostiquer les ouvrages d'art dans les petites communes.
Triste anniversaire. Il y a trois ans, le 18 novembre 2019, un poids lourd s'est engagé sur le pont de la commune de Mirepoix-sur-Tarn en Haute-Garonne. Le pont suspendu datant de 1935, qui traversait le Tarn, s'est effondré sous le poids du camion faisant deux morts. Une adolescente et le conducteur du poids lourd.
Un nouveau pont en 2026
Trois ans plus tard, l'enquête est toujours en cours. Selon le Département, il reste encore deux ans d'études et deux ans de travaux pour un coût total de 12 millions d'euros. Le nouveau pont ne sera pas en service avant 2026.
Gregori Mayeur, directeur des routes au conseil départemental de Haute-Garonne, précise. "Nous en sommes à la partie études et nous avons cinq hypothèses d’ouvrage. On travaille aujourd’hui sur les études administratives, l’impact sur le Tarn, les études environnementales, le milieu naturel, le milieu humain et tout ce qui concerne les abords du pont".
Au niveau des études, on espère en avoir encore pour deux ans et démarrer un calendrier de construction à partir de 2025. Un ouvrage d’une telle importance, entre le pont et les abords du pont, nécessite des procédures de concertation et d’enquêtes publiques.
Gregori Mayeur, directeur des routes au conseil départemental de Haute-Garonne
Les procédures environnementales qui protègent le milieu naturel font "qu'il y a énormément d'études préalables qui n’ont pas de lien direct avec l’ouvrage mais qui sont nécessaires pour l’acceptabilité de l’ouvrage", indique Gregori Mayeur.
L’idée est de faire un aménagement urbain de qualité pour les habitants et les usagers. Et aussi que le pont puisse être un espace de promenade et de vision par rapport au Tarn qui n’est pas un fleuve mis en valeur aujourd’hui.
Gregori Mayeur, directeur des routes au conseil départemental de Haute-Garonne
Connaissance du patrimoine sur les ouvrages d’art
Suite à un rapport d’information sur la situation des ponts en France par le Sénat en juin 2019, le "programme national pont" a été lancé depuis 2021.
C’est un programme gratuit qui a été ouvert à toutes les petites communes de France. Sur la totalité du territoire, 11.000 communes se sont inscrites pour faire partie de ce programme dont 2700 en Occitanie.
"Le coût de ce programme s’élève à 40 millions d’euros et cela va représenter environ 17.500 ouvrages d’art en Occitanie et plus de 40.000 au niveau national", explique Cyrille Portalez, directeur territorial Occitanie du Cerema, (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement).
Le Cerema s’appuie sur des bureaux d’études privés pour diagnostiquer les ouvrages.
Cela consiste à faire des observations de terrain, géolocaliser les ouvrages, faire une description de leurs caractéristiques principales et ensuite une évaluation sommaire de l’état du pont et des murs.
Cyrille Portalez, directeur territorial Occitanie du Cerema
À l’issue de cette analyse, le Cerema adresse un carnet de santé de l’ouvrage qui indique les principaux éléments sur son état, "on estime que l’on aura sur la région, 800 ouvrages, (600 ponts et 200 murs) pour lesquels on a des défauts de structure", souligne Cyrille Portalez.