Le personnel soignant des urgences de certains CHU, comme à Toulouse, font part de leur désarroi face à l'afflux de patients. Avec le soutien de l'ARS, ils appellent à prendre des précautions afin d'éviter l'encombrement des urgences en cette période des fêtes de fin d'année.
Cette fois, ce n'est pas (que) le Covid-19 qui est en train de rendre malades des centaines de personnes par jour, et qui surcharge les urgences des CHU. À Toulouse, ce sont bien les maladies respiratoires, à commencer par les syndromes grippaux qui sont majoritaires. "La tension est extrême", soulignait la docteure Rieu il y a la semaine.
Plusieurs indicateurs permettent de confirmer cette tendance. Plus de 400 personnes se rendent aux urgences adultes par jour, contre 300 à 350 habituellement. L'occupation des lits explose également, avec 150% de taux d'occupation relevé certains matins, avant d'entamer la journée. Cela est également perceptible au SAMU, qui relève une augmentation de 30% des appels par rapport aux semaines précédentes.
À Albi, les urgences fermées certains jours pendant les fêtes
Pour éviter de se retrouver dans une situation incontrôlable, la clinique Claude Bernard d'Albi (Tarn) a pris une décision radicale : la fermeture de ses urgences pendant plusieurs jours jusqu'à la fin de l'année. "Les remplacements et les réorganisations des services n'ont pas suffi à maintenir l'organisation habituelle" a indiqué la clinique dans un communiqué.
"Cela va rajouter énormément d'appréhension pour les soignants. Sans les urgences, on se demande quel sera l'impact pour les hospitalisations" s'inquiète Frédéric Delan, infirmier aux urgences de cette clinique. "Cela atteint le moral du personnel soignant qui se pose beaucoup de questions". À L'Union (Haute-Garonne) aussi, les services d'urgence doivent fermer de manière épisodique.
"Téléphoner avant de se déplacer"
Alors pour tenter d'atténuer cet effet de masse aux urgences, l'ARS Occitanie renforce son plan d'action. Dans un communiqué publié ce jeudi 22 décembre 2022, elle insiste sur un point important : "pour bénéficier de la solution la plus adaptée à chaque situation, le bon réflexe est de toujours de téléphoner avant de se déplacer". En clair : contacter son médecin traitant, voire le 15, afin de déterminer s'il est vraiment pertinent de se déplacer à l'hôpital.
Pour permettre à tous un accès optimal aux soins, l'ARS renvoie vers une carte interactive permettant de trouver un médecin en Occitanie.
L'ARS fait également savoir qu'en dehors des horaires inhabituels de consultation, "d’autres dispositifs de permanence permettent de répondre à des besoins de soins imprévus : maisons médicales de garde, centres de soins…".
Gestes barrières, et rappel vaccinal
Pour soulager les urgences, l'autre message est redondant, mais essentiel : "il faut se protéger, et maintenir les gestes barrières" martèle la docteure Rieu, qui refuse de rappeler des soignants en vacances en cas de surencombrement aux urgences du CHU. Et pour protéger les plus fragiles, "le rappel vaccinal contre la grippe et le Covid sont les bons réflexes avant les fêtes de fin d'année", conclut l'Agence régionale de Santé.