Selon nos confrères de La Dépêche, Georges Méric serait impliqué dans un scandale de l'immobilier toulousain. Deux sociétés civiles immobilières de l'ancien président du Conseil départemental de la Haute-Garonne seraient dans le collimateur de la police judiciaire.
En quittant la présidence du département de la Haute-Garonne, Georges Méric aspirait à plus de tranquillité pour prendre soin de lui-même et de sa famille. Si l'on en croit le journal La Dépêche, il pourrait se retrouver bientôt dans la tourmente.
Un système pyramidal au cœur d'un scandale
L’enquête commence au début de l'année 2020. La police judiciaire reçoit une alerte anonyme pour dénoncer les pratiques d'un groupe qui a pignon sur rue en matière immobilière à Toulouse : le cabinet l’Immeuble. A sa tête, Jean-Claude Vergnes qui gère plusieurs Sociétés Civiles Immobilières (SCI) créées par Georges Méric.
Jean-Claude Vergnes fait l'objet de plusieurs enquêtes de la police judiciaire pour avoir mis en place un système pyramidal (dit de Ponzi), pour réaliser des projets immobiliers sans passer par les banques.
Il aurait gagné la confiance de plusieurs gros investisseurs en leur promettant une rentabilité forte et immédiate. Selon La Dépêche, pour deux sociétés fondées par Georges Méric (Les jardins de Niel et Les jardins de Niel Ehpad), l'ancien maire de Nailloux "a reçu de l'argent d'investisseurs afin de construire un Ehpad à Toulouse, estimé à 9,2 millions d'euros."
150 gros investisseurs auraient ainsi été embarqués dans ce montage illégal en France car seuls les établissements bancaires peuvent financer ce type de projet.
Préjudice de 20 millions d'euros
Et le journal de poursuivre : "en plus de l'Ehpad situé impasse de la Charbonnière à Toulouse, Georges Méric et ses associés se seraient servis d'une partie des 9,2 millions d'euros pour construire une résidence dans le même quartier. Et les trois hommes se seraient octroyés plusieurs appartements pour une valeur totale de 680 000 euros en utilisant l'argent des investisseurs."
Pour les prêteurs, ces différents montages financiers n'ont pas été à la hauteur des rendements annoncés. Et pour les rembourser, Jean-Claude Vergnes aurait mis en place tout un système pyramidal : un nouvel arrivant permettait de rembourser les précédents investisseurs. Un système tentaculaire qui aurait entraîné un préjudice s'élevant à 20 millions d'euros.
Selon le Parquet de Toulouse, ces prêteurs ont "en réalité été rémunérés sous forme d'intérêts qui leur étaient versés en partie grâce aux fonds apportés par les nouveaux investisseurs, alimentant un système pyramidal dit de Ponzi".
Une condamnation en 1999
En novembre dernier, Jean-Claude Vergnes avait été placé en garde à vue avec trois autres personnes. "Ils sont soupçonnés d’exercice illégal de la profession de banquier et d’escroqueries", avait alors précisé le procureur de la République. L’homme d’affaires et les trois autres suspects ont été remis en liberté.
Concernant Georges Méric, il n'aurait investi que très peu (2 000 €) dans chacune des deux SCI. A l'arrivée, les rétributions s'élèvent pourtant à plusieurs dizaines de milliers d'euros. De quoi interpeller les enquêteurs. "Il a toujours magouillé, nous indique, sévère, un homme politique de la région qui souhaite rester anonyme. Rappelez-vous aussi quand il avait ses cliniques. Il avait aussi été condamné par la justice."
L'ancien maire de Nailloux a effectivement été condamné en 1999 pour abus de biens de société. L'ancien médecin gériatre dirigeait plusieurs cliniques dont celle de rééducation fonctionnelle à Saint-Orens près de Toulouse qui lui a valu d'être condamné à une amende de 100.000 francs. Il avait surévalué le prix de la journée dans ce centre de rééducation.
L'omerta sur les affaires
Le journal Marianne avait aussi épinglé le dirigeant socialiste pour ne pas mentionner l’existence de 8 sociétés civiles immobilières (SCI) dans la déclaration d’intérêt prévue par la loi. L'hebdomadaire précisait surtout que Georges Méric percevait des loyers par l’intermédiaire de ses SCI qui louent des locaux à des maisons de retraite.
Mais nous n'en saurons pas plus car plusieurs hommes politiques contactés n'ont pas souhaité commenter cette affaire peu ébruitée jusqu'à présent. L'omerta semble de mise. Reste à savoir si l'ancien président du département aurait abusé ou pas de sa position pour réaliser certaines affaires immobilières. Sur la route de ses 76 ans, la suite du chemin ne semble pas être pavé de tranquillité.