Dans le cadre d'une enquête préliminaire concernant l'agence immobilière de Toulouse l'Immeuble, dont l'un des dirigeants est suspecté d’avoir créé et profité d'un système pyramidal, le parquet toulousain annonce la saisie de 900.000 euros sur les comptes de la société. Explications sur un scandale financier où plusieurs figures toulousaines sont impliquées.
La somme est assez importante et l'opération assez rare pour que le parquet de Toulouse communique sur le sujet. 900 000 euros figurant sur les comptes bancaires de la SARL cabinet l'Immeuble ont été saisis par la justice à "titre conservatoire". L'un des dirigeants de cette agence immobilière est soupçonné d'avoir créé et profité d'un système pyramidal.
"Ces sommes vont être reversées à l'AGRASC, établissement public en charge de la gestion des avoirs saisis. Elles pourront, en tout ou partie, être affectées à l'indemnisation des victimes" expliquer le procureur de la République de Toulouse, avant de préciser les personnes soupçonnées mises en cause dans ce dossier "sont présumées innocentes."
Quelles sont les personnes mises en cause ?
Une personnes est principalement dans le viseur des enquêteurs. son nom: Jean-Claude Vergnes, l'un des dirigeants de l'agence immobilière de "L'immeuble". L'homme d'affaires a été auditionné dans le cadre d'une garde à vue, les 22 et 23 novembre, avec trois autres personnes. Parmi-elles, le promoteur immobilier Thierry Oldak. Ce dernier avait signalé au parquet les agissements illégaux de Jean-Claude Vergnes, dès le mois de février 2020, il se retrouve aujourd’hui suspecté de complicité. Oldak se défend et clame pourtant son innocence.
En quoi consiste l'escroquerie ?
Les enquêteurs de la Direction Territoriale de la Police Judiciaire de Toulouse ont mis à jour un système de prêts d'argent illégal, comme l'explique le parquet dans un communiqué : "Des particuliers à la recherche de placements financiers rémunérateurs ont prêté des sommes importantes, souvent de l'ordre de plusieurs centaines de milliers d'euros, à la SARL cabinet l'Immeuble ou aux SCI gérées par celui-ci, moyennant la perception d'intérêts garantis au taux de 7 à 10% par an. Ces prêts ont fait l'objet de conventions, dites "de trésorerie", en dehors de tout cadre légal et en violation du monopole bancaire."
La totalité des sommes placées se montent à 20 millions d'euros. Le travail d'enquête a permis en outre d'établir que les intérêts versés aux particuliers prêteurs proviennent des fonds apportés par les nouveaux entrants, alimentant un système dit de Ponzi. Ce système est un montage financier frauduleux qui consiste à rémunérer les investissements des clients essentiellement par les fonds procurés par les nouveaux entrants.
Qui sont les victimes ?
Ce sont des dizaines de personnes qui ont réalisé des investissements immobiliers dans l'espoir de toucher des rendements avantageux. Il suffit de faire une simple recherche sur les entreprises ou SCI (sans préjuger du fait quelles soient concernées par cette affaire) où apparait le nom de Jean-Claude Vergnes pour comprendre l'ampleur du possible scandale financier.
Par exemple, la Sci Jardins de Niel Ehpad compte pas moins de 55 investisseurs dont un certain Georges Méric. L'ancien président socialiste du Conseil départemental de Haute-Garonne apparait dans, au moins, deux sociétés où le nom de Jean-Claude Vergnes apparait. Selon la Dépêche du Midi, l'ancien maire de Nailloux "a reçu de l'argent d'investisseurs afin de construire un Ehpad à Toulouse, estimé à 9,2 millions d'euros." Georges Méric est il victime ou impliqué dans cette escroquerie ? C'est désormais aux enquêteurs à répondre à cette question.