Se baigner dans la Garonne : on vous explique ce rêve olympique, dont le budget s'avère colossal et sur lequel les autorités restent silencieuses

Alors que les épreuves de triathlon se déroulent dans la Seine après maints aléas et incertitudes, on mesure la difficulté à rendre l'eau du fleuve baignable. Mais qu'en est-il de la Garonne ? Pourrait-on s'y baigner sans crainte ? C'est une question que nous avons posée aux organismes chargés de son contrôle.

La ville de Paris et les organisateurs des JO se sont démenés pour rendre la Seine baignable lors des épreuves de triathlon des JO qui se déroulent ces jours-ci. La première épreuve a dû être reportée....Jusqu'au bout, rien n'était acquis. Si les regards sont tournés vers Paris, on s'est demandé ce qu'il en était des autres fleuves de France, et plus précisément, forcément, de la Garonne. Même si la baignade y est interdite, suite à un arrêté pris en 1976, la question mérite d'être posée.

Bassins de baignade à l'étude ?

Le SMEAG, syndicat mixte d'étude et d'aménagement de la Garonne, dont la mission est la gestion du bassin de la Garonne en préservant les ressources naturelles, ne communique pas sur la question. Il renvoie vers l'ARS d'Occitanie (Agence régionale de Santé).

L'organisme, lui, n'effectue pas de contrôle, nous dit-on car il n'y a pas de baignade déclarée. La question est donc caduque, tout comme la réponse. Il existe certes des contrôles des prélèvements réalisés lors du captage dans la nappe mais ces eaux sont traitées et le processus n'a rien à voir, nous explique-t-on, avec celui qui concerne les eaux baignables.

La question a pourtant été déjà débattue : dans le cadre de Toulouse plage, les élus ont envisagé de créer comme Cahors l'a fait sur le Lot, un ou des bassins de baignade délimités par une structure flottante. La mairie de Toulouse dit partager l'intérêt des Toulousains pour la baignade dans les Garonne. Elle explique procéder à des relevés réguliers via une agence spécialisée mais estime toute communication sur le sujet prématurée.

Interrogés par nos équipes, des Toulousains qui prennent le soleil sur ses rives en centre-ville, à la Prairie des filtres ou sur les quais de la Daurade, y semblent plutôt favorables. "Ce serait quand même pas mal parce que ça profiterait à pas mal de gens. Il y a des lacs autour, type La Ramée, etc mais il faut se déplacer...". Mais certains sont sceptiques quant à son état actuel. Les algues rebutent mais pas seulement. "Elle est sale, constate une autre Toulousaine en maillot de bain. Même le soir, on voit les gens, ils jettent la nourriture, ils jettent les mégots".

Un travail de longue haleine donc. Et qui concerne tout le monde. La mairie, elle, affirme être en train d'approfondir des études sur une possible création de zone baignable. Mais "cela prend du temps et c'est très complexe, nous explique-t-on. Il y a de nombreux points à regarder de façon précise tant au niveau environnemental, sanitaire, qu'en termes de sécurité par exemple du fait des courants, en lien avec les différentes autorités concernées".

Un coût prohibitif

Elle assure travailler pour ne négliger aucun de ces points, dont la qualité de l'eau, qui peut varier de façon significative en fonction de la météo, l'un des paramètres non négligeables. Comme sur la Seine, on constate que les orages en amont ont un impact fort sur la qualité des eaux de baignade.

Autre paramètre : rendre un fleuve baignable, ça a un coût. Le chiffre de 1,4 milliard d'euros a été avancé pour la Seine, ce qui comprend certes un plan plus vaste pour la restauration de la qualité de l'eau du fleuve (création ou rénovation de réseaux publics et d'ouvrages pour l'assainissement et la collecte des eaux usées, création de zonages pluviaux, de réseaux d’assainissement à quai et raccordement des bateaux, etc). En imaginant que la note soit moins élevée pour la Garonne car Toulouse n'a pas la même densité de population, la note pourrait être salée. La mairie pourrait-elle se le permettre ?

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