Le Premier Ministre Edouard Philippe a annoncé ce vendredi 22 mai que le second tour des élections municipales se tiendrait le 28 juin prochain, conformément à l'avis du conseil scientifique. Les candidats toulousains réagissent.
Ainsi donc, le second tour des élections municipales aura lieu le 28 juin, dans un peu plus d'un mois. C'est ce qu'a annoncé le Premier Ministre Edouard Philippe, à la mi-journée, indiquant qu'un projet de loi prévoyant un report à janvier 2021 sera présenté également le 27 mai en conseil des ministres, en même temps que le projet de loi prévoyant l'organisation des municipales le 28 juin.
Garantir la santé de nos concitoyens
Pour le maire sortant de Toulouse et candidat à sa réélection, Jean-Luc Moudenc, qui plaidait pour une tenue de ce second tour fin juin, cette annonce est une bonne nouvelle. "Beaucoup de grandes villes sont actuellement freinées, bridées dans leurs prises de décision. Il faut une légitimité retrouvée afin de gagner la bataille économique à venir", a-t-il confié.Le principal enjeu, pour Jean-Luc Moudenc, est la sécurité sanitaire : "J'ai apprécié le souci exprimé par le Premier Ministre de garantir la santé de nos concitoyens".
Concernant les modalités pratiques de la tenue de ce scrutin, les électeurs devront porter des masques grand public, tandis que les assesseurs, eux, porteront des masques chirurgicaux.Toulouse est l'une des grandes villes françaises les plus épargnées et il faut garantir cette protection
Le maire actuel et candidat ne craint pas, semble-t-il, les complications dans les bureaux de vote, dues notamment à la possible difficulté de trouver des assesseurs. "La dernière fois, tout a été organisé en catastrophe et pourtant, ça a marché. Le fait nouveau, c'est que les Français ont désormais acquis les réflexes de protection. Et puis, maintenant, on est équipé. Et on le sera encore davantage d'ici le 28 juin", conclut Jean-Luc Moudenc.
La campagne électorale, suspendue, ne pourra pas se dérouler comme à l'ordinaire. "Elle ne doit pas devenir un vecteur de circulation du virus, il conviendra de faire campagne différemment", a indiqué le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner.
Garantir le débat démocratique
Pour Antoine Maurice, tête de la liste Archipel Citoyen arrivée en deuxième position au premier tour des élections municipales derrière le maire sortant, les enjeux sont désormais de deux natures : sanitaire et démocratique. "Il est nécessaire de donner un cadre, pour s'assurer que la démocratie ne soit pas simulée. On va organiser la mobilisation des militants mais on sait qu'on ne peut pas faire de meetings, pas autant d'actions de terrain. Le Premier Ministre a parlé de concertation, sur les règles de procuration notamment, mais il faut que tout le monde soit associé, pas seulement les maires sortants".Enfin, le Premier Ministre a évoqué le possible assouplissement des règles de procuration mais n'a pas parlé de vote par voie postale, comme le proposent certains. Antoine Maurice n'y est pas favorable, le temps imparti lui semblant trop court pour organiser "à la hâte" un nouveau mode de scrutin qui pourrait aboutir à une certaine "insincérité".Il faut garantir la transparence et l'égalité entre les listes dans un vrai débat démocratique
Le spectre de l'abstention
La socialiste Nadia Pellefigue souligne que la campagne sera "quasi inexistante" et craint "que la situation n'aggrave le sentiment de déconnexion entre des citoyens qui ont d'autres préoccupations et des politiiques qui seraient occupés par ler élection".Nadia Pellefigue redoute une forte abstention : "J'ai la conviction que la politique de proximité est celle qui répond aux besoins de nos populations, une abstention massive la fragiliserait".
Rappelons qu'au premier tour, la liste emmenée par le maire LR sortant, Jean-Luc Moudenc, a recueilli 36,18 % des voix, la liste Archipel Citoyen menée par Antoine Maurice, 27,56 % des voix et celle de la candidate socialiste Nadia Pellefigue, 18, 53 %, devant celle de l'ancien maire de Toulouse, Pierre Cohen (5,7 %).Je le dénonçais déjà le 15 mars qui a vu 64 % d'électeurs s'abstenir et au regard du contexte, nous ne pouvions que les comprendre
Les discussions pour créer les conditions d'un rassemblement à gauche vont reprendre en début de semaine prochaine, assure Antoine Maurice.