Après les fusillades à répétition qu'a connu Toulouse, Le Premier ministre, Jean Castex, doit s'y rendre vendredi accompagné des ministres de l'Intérieur, de la Justice et de l'Education nationale pour y signer le premier "contrat de sécurité intégrée" avec le maire de la ville.
Pour cette visite le chef du gouvernement, Jean Castex, sera accompagné de trois ministres : Gérald Darmanin pour l'Intérieur, Eric Dupond-Moretti pour la Justice et Jean-Michel Blanquer pour l'Education Nationale. Telle est la composition de la mission gouvernementale annoncée ce vendredi à Toulouse pour y signer le premier "contrat de sécurité intégrée" avec le maire (LR) de la ville Jean-Luc Moudenc.
"Une réponse ferme des autorités"
"La banalisation de la délinquance du quotidien, comme l'ensemble des violences, appellent une réponse ferme des autorités", ont expliqué les services du Premier ministre qui devrait échanger avec des forces de l'ordre puis participer à une table-ronde avec "les acteurs impliqués dans la vie quartier" et enfin se rendre au centre de supervision de la police municipale de Toulouse avant la signature de ce contrat.Toulouse, première ville en France à bénéficier d'un "contrat de sécurité intégrée"
Jean Castex avait annoncé début septembre vouloir mettre en place des "plans de sécurité intégrés" en collaboration avec les métropoles et la police nationale, la gendarmerie, et les polices municipales. "Ces partenariats, réalisés sur mesure à partir d'un diagnostic local, sont conçus pour s'adapter aux besoins de sécurité du territoire. Ils impliquent des engagements mutuels de l'État et de la commune", a indiqué Matignon.3 morts et 6 blessés à Toulouse lors de 7 fusillades depuis le début de l'année
Depuis le début de l'année, les règlements de compte ont fait 3 morts et 6 blessés à Toulouse. Sept fusillades ont eu lieu, notamment dans le quartier des Izards. A l'unisson des syndicats de police, le maire de la ville ainsi que le procureur de la République, Dominique Alzéari, avaient demandé des moyens à hauteur de la 4ème ville de France.
Selon diverses sources, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin devrait annoncer des renforts sur plusieurs années à Toulouse pour un total de 150 policiers supplémentaires.
Des syndicats de police circonspects
Les syndicats de police se méfient des effets d'annonce. "Il faut du concret de manière durable et réelle, prévient Didier Matinez, le secrétaire régional d'Unité SGP Police. On veut être sûrs que le chiffre annoncé sera supérieur à celui des départs et qu'il y aura un gain d'effectifs réellement profitable". "Le ministre de l'Intérieur annonce beaucoup de renforts dans beaucoup de villes mais le problème c'est que les effectifs, il faut les trouver, renchérit son collègue Fabien Velleret, secrétaire départemental du syndicat Alliance. Le nombre de 150 collègues supplémentaires ne correspondrait qu'à une remise à niveau des effectifs. Mais il ne faudrait pas qu'on nous annonce une mutation de 40 policiers en janvier et qu'on nous en enlève autant lors du mouvement de septembre".Le SGP Police compte bien interpeller le ministre de la Justice Dupont-Moretti pour évoquer avec lui "l'absence de réponse pénale" à "une situation qui dérape dans les quartiers". "Les peines sont extrêment faibles, non dissuasives et ont pour effet de susciter une impunité de plus en plus marquée", regrette Didier Martinez. "L'activité policière en devient vaine. Il n'est pas normal d'interpeller jusqu'à 25 fois certains individus. La réponse pénale n'est pas adaptée". "Puisque les ministres sont là, on va leur dire qu'il faut prendre des mesures réelles et faire en sorte que l'autorité de l'Etat reprenne et que les policiers soient vraiment respectés".
Au nombre des doléances, en plus de la question des effectifs, Alliance compte réclamer à son ministre de tutelle pour les policiers toulousains une indemnité de résidence (1% du salaire brut hors primes pour compenser le coût de la vie), "comme en bénéficient nos collègues de Marseille, Nîmes ou Montpellier", ainsi que la désignation de Toulouse en "secteur difficile", avec la prime afférente qui accompagne ce classement, "comme à Nice".
Les deux syndicats, qui ont demandé audience à Gérald Darmanin, ignoraient ce jeudi matin si ils allaient être reçus par le ministre ou par un conseiller.