Un jeune cycliste toulousain a pris l'habitude de filmer ses trajets à vélo, puis de poster ses vidéos sur les réseaux sociaux. Une façon de dénoncer les incivilités des automobilistes et d'interpeller les politiques.
Clément est un cycliste militant. Chaque jour, il parcourt une quinzaine de kilomètres à vélo dans les rues de Toulouse. Un chemin visiblement semé d'embuches. Refus de priorité, bandes cyclables empiétées par les motos et les voitures, ou encore stationnements gênants, voilà les principales incivilités qu'il rencontre quotidiennement sur sa route.
Une sensation d'insécurité permanente
Quand je suis arrivé à Toulouse il y a deux ans, toutes ces incivilités m'ont frappé. J'ai eu tout de suite une sensation d'insécurité. C'est comme si, à vélo, on était jeté dans la circulation !
Pour pointer du doigt ces comportements dangereux, Clément a donc eu l'idée de filmer ses trajets. Equipé d'une caméra embarquée sur son casque, le jeune homme de 21 ans enregistre toutes ses allées et venues depuis un an.
Vous faites du vélo en ville et vous êtes frustrés par certains comportements ? Moi aussi.
— Toulouse à vélo (@toulouse_a_velo) March 29, 2021
J'ai filmé mes trajets et je vous propose cette compilation, à partager sans modération
https://t.co/oU7eEurgB6
Ses vidéos compilent les "meilleurs moments" de la vie d'un cycliste en ville. Dépassement dangereux, vitesse excessive, altercation houleuse... tout y est.
La plupart du temps, ça se passe bien quand on discute avec les gens. Ils comprennent. Mais parfois, c'est tendu. J'ai déjà déposé une main courante au commissariat.
Manque d'infrastructures
Avec ces vidéos postées sur les réseaux sociaux, Clément veut faire constater au plus grand nombre que circuler à vélo dans Toulouse peut être dangereux. Sur Twitter, le jeune homme est suivi par plus de 300 abonnés (beaucoup de cyclistes comme lui), mais ce qui l'intéresse c'est de toucher les autres usagers de la route... et les élus de la Métropole.
Car son geste est bien sûr politique. Membre de l'association "Deux pieds, deux roues", il suit avec attention les projets d'aménagements dédiés aux cyclistes. Mais ils sont trop rares selon lui.
Quand on circule à Paris par exemple, ça n'a rien à voir. Il faut que la quatrième ville de France fasse plus d'efforts.
Le dernier baromètre des villes cyclables établi par la Fédération des usagers de la bicyclette classe Toulouse à la huitième place du Top 11.