Alors qu'il est mis en cause pour ses tarifs illisibles sur les TGV et Intercités par la revue 60 millions de consommateurs dans une enquête intitulée "SNCF, tout déraille", l'opérateur ferroviaire tente, en partenariat avec la région Occitanie, de séduire les usagers des TER dans la région.
Il y a eu les intempéries. Il y a eu les grèves. Il y a aussi les retards.
Une opération reconquête pour la SNCF en direction des usagers du TER en Occitanie
Voici donc venu pour la SNCF, en partenariat avec la région Occitanie, le temps d'une opération reconquête en direction des usagers du TER dans la région.
La région, qui débourse tous les ans 300 millions d'euros pour améliorer le réseau en Occitanie, a convaincu la SNCF d'acquérir 18 rames supplémentaires qui devraient entrer en service à la fin du mois de mars.
Des offres à petits prix
Avec des offres à petits prix. Des forfaits annuels permettent ainsi d'importantes réductions sur les déplacements. Par exemple, avec le forfait "LibertiO'", pour 20 euros par an, le voyageur peut bénéficier de 50% de réduction les week-end, jours fériés ou vacances scolaires, et 25 % toute la semaine. Par ailleurs, les billets ne coûtent qu'un euro sur un certain nombre de lignes, comme Nîmes-Le Grau du Roi, Carcassonne-Quillan ou encore Perpignan-Villefranche-Vernet-les-Bains, Marvejols-La-Bastide-Saint-Laurent-les-Bains et Béziers-Bédarieux-Saint-Chély-d'Apcher.Ecoliers, collégiens et lycéens vont aussi pouvoir bénéficier à partir du 16 mars de trajets scolaires à tarifs préférentiels.
Tandis que les clients abonnés mensuels bénéficieront d'un mois gratuit s'ils optent pour l'abonnement annuel.
Quant aux transports groupés, ils vont bénéficier de réductions, en fonction du nombre de voyageurs, allant de - 30 % pour des groupes de 3 personnes à 50% pour des groupes de 5.
Voir le reportage d'Emmanuel Wat et de Frédéric Desse :
Une politique tarifaire sur les TGV et Intercités dans le collimateur de 60 millions de consommateurs
Pour autant, cette "opération séduction" pour les usagers des TER en Occitanie intervient alors que la revue 60 millions de consommateurs, dans son numéro de mars qui paraît ce jeudi, publie une enquête intitulée ""SNCF, tout déraille", qui dénonce une grille tarifaire "illisible" sur les TGV et les Intercités.
"La SNCF ne remplit plus vraiment sa mission de service public", estime l'auteur de cette enquête Florent Pommier.
"Sur les grandes lignes, les tarifs sont toujours considérés comme opaques", regrette-t-il.
"Cette opacité est un peu consubstantielle au "yield management", le système de gestion des tarifs en fonction de l'offre et la demande adopté depuis longtemps par la SNCF pour les grandes lignes", ajoute-t-il.
60 millions de consommateurs, qui dépend de l'Institut national de la consommation, a testé sur 35 trajets en 2e classe entre des grandes villes les tarifs proposés sur le site oui.sncf, dans les deux sens, à dix dates différentes : cinq voyages en semaine et cinq départs en week-end (le vendredi soir, sauf le jeudi 7 mai), entre 15 jours et 4 mois à l'avance. Au total, l'étude, réalisée les 8 et 9 janvier, porte sur les prix de 2.859 trains.
Parmi le "yoyo" des prix relevés, les écarts les plus importants concernent un trajet entre Paris et Aix-en-Provence, de 10 euros --pour un Ouigo, au départ de Marne-la-Vallée-- à 116 euros, la moyenne étant de 47 euros en semaine et de 81 euros pour un départ en week-end.
Anticiper son achat pour bénéficier des tarifs les plus avantageux "ne suffit pas toujours", selon Florent Pommier. Dès l'ouverture de la réservation, quasiment tous les billets étaient ainsi vendus au prix maximum pour un départ le 7 mai au soir, veille de pont du 8 mai.
"On est au prix fort au moment où le voyageur est le plus captif", regrette-t-il.
En moyenne, les tarifs relevés se situent entre 50 et 55% du prix plafond homologué par l'Etat, la palme allant au trajet Paris-Lyon où les billets atteignaient 74% (avec un prix moyen de 71,32 euros, le maximum étant de 97 euros).
"Cactus d'or" pour la SNCF
La revue, qui avait décerné en janvier le "cactus d'or" à la SNCF pour ses retards, fermetures de guichets et cartes de moins en moins avantageuses, invite à "bien évaluer les contraintes" de Ouigo, un service moins cher mais beaucoup moins souple.
Elle dénonce aussi le maquis des cartes de réduction, qui ne sont plus acceptées dans tous les trains régionaux.