"Si on peut au moins sauver une vie" : un an après la mort de Margot, percutée par un train, ses parents militent pour plus de sécurité

Le 19 janvier 2025, les parents de Margot organiseront une marche blanche à Albias, dans le Tarn-et-Garonne. Un hommage à leur fille de 14 ans, morte sur la traversée des voies pour piétons, percutée par un TGV au niveau de la petite halte ferroviaire. Un an plus tard, ils réclament plus de mesures de sécurité.

"C'est vraiment pour lui rendre hommage et pour qu'on n'oublie pas que les quais de gare sont très dangereux." Il y a bientôt un an, le 19 janvier 2024, Margot Rouquette prend le train pour Albias où elle va dormir chez une amie. Arrivée à destination, il faut traverser les voies pour gagner la sortie de la petite halte ferroviaire. Ici, pas de tunnel ou de passerelle pour piétons. L'adolescente suit les autres voyageurs, mais un train surgit à grande vitesse et la percute. Margot avait 14 ans. Un an plus tard, ses parents organisent une marche blanche pour lui rendre hommage et réclamer plus de sécurité.

"Pourquoi ça existe encore ?"

Lorsqu'elle descend du train à Albias, il fait nuit, il y a du brouillard. D'après sa maman, Margot n'avait jamais été confrontée à ce genre de sortie où les piétons empruntent un passage directement sur les voies. Ici, pas d'agent en gare, pas de signal sonore, mais des signaux lumineux qui passent au rouge pour signaler un danger. Trois jours après l'accident, "ils ont rajouté des panneaux, et c'est tout. Après, la SNCF a fait une communication pour dire qu'il ne fallait pas lire son écran quand on traverse les TVP." Une campagne de prévention relancée sur les réseaux sociaux à quelques jours de la date anniversaire du décès de la jeune fille.

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Lorsqu'elle s'est engagée sur les voies, Margot n'avait pas d'écouteurs dans les oreilles, ni téléphone dans la main. Un an plus tard, Stéphanie et Jérémy Rouquette sont toujours dans l'attente des conclusions de l'enquête judiciaire. Mais ils militent pour d'autres mesures de sécurité autour de ces passages piétons sur les voies empruntées par des trains circulant à 150 km/h. "Pourquoi, pourquoi ça existe encore, s'interroge Stéphanie Rouqette en faisant la comparaison avec une autoroute. On ne met pas de passage piéton sur une autoroute !"

"Si on peut sauver une seule vie, on sera contents"

Sans animosité envers la SNCF, les parents de Margot souhaitent que d'autres solutions soient envisagées et mises en œuvre pour sécuriser les piétons descendant des trains dans les petites gares. À commencer par une meilleure communication entre les conducteurs de train. "Le train de Margot avait dix minutes de retard. Il fallait qu'il attende deux minutes de plus que l'autre train passe avant de poser ses passagers et il n'y aurait pas eu d'accident", estime Stéphanie Rouquette.

Au début de l'année 2024, en une semaine, ce sont quatre personnes qui ont trouvé la mort dans des circonstances identiques, toutes traversaient les voies ferrées sur les passages piétons installés en gare. Des politiques s'emparent du sujet et déposent des questions écrites au gouvernement. Dans sa réponse, le ministère des Transports évoque des actions en cours de mise en œuvre depuis 2023, parmi lesquelles figurent des expérimentations sonores et "un plan de suppression des TVP les plus dangereuses par des ouvrages de franchissement."

"On ne va pas pouvoir faire construire des passerelles partout en France. Mais s'il y en a au moins une, si on peut sauver au moins une vie, on sera contents", nous dit la mère de Margot. Selon les données de la SNCF, il existe plus de 800 passages piétons sur les voies ferrées en France. "Sensibiliser à la sécurité et faire un peu bouger les choses", c'est ce que souhaitent les parents de Margot, un an après la mort de leur fille. Et pour rendre hommage à Margot, une marche blanche aura lieu le 19 janvier à Albias, de 14h30 à 17h.