Son poney tué par un loup : Ursula von der Leyen veut des mesures contre le "réel danger" des meutes en Europe

Les propos du 4 septembre 2023 de la présidente de la Commission européenne sur le loup ont heurté de nombreuses associations de protection de l'animal. Elle évoque le danger des meutes, la mise en place d'un recensement et la possibilité de réévaluer le statut de cette espèce protégée.

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Le débat dure depuis toujours. Mais pour les associations de protection et de sauvegarde du loup, comme FERUS, c'est un nouvel affront conséquent de la part des instances européennes. Lundi 4 septembre, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen a qualifié de "réel danger", les meutes de loups dans l'Union européenne "pour le bétail et, potentiellement, pour l’homme. "

Le loup, une espèce protégée et vulnérable

Plus significatif encore, elle évoque la possibilité de revoir le statut juridique de l'animal. En France, il est classé dans la catégorie "vulnérable". Et au niveau de l'échelle européenne, c'est une espèce protégée avec la directive Habitats-Faune-Flore de 1992.

Aujourd'hui, il ne peut pas être abattu sans dérogation ou arrêté de la préfecture. Un arrêté ministériel "fixe le nombre maximum de spécimens de loups dont la destruction pourra être autorisée chaque année". Ce seuil est aujourd'hui établi à 19%, soit à 174 loups. Le samedi 5 août 2023, à Quissac (Lot), un loup ayant attaqué des troupeaux a ainsi été tué.

La présidente de la Commission a cependant indiqué que les" autorités locales et internationales à prendre les mesures qui s'imposent [à l'encontre du loup]. En effet, la législation européenne actuelle leur permet déjà de le faire".

"Une réaction personnelle de la présidente de la Commission"

Une annonce qui a entre autres provoqué la surprise et la colère de l'association FERUS. " On ne s'y attendait pas. On se demande vraiment si ce n'est pas une réaction personnelle et épidermique de la présidente de la Commission, qui a perdu un poney après une attaque de loup", explique Sandrine Andrieux, porte-parole de l'association FERUS.

Des faits qui se seraient déroulés en septembre 2022 selon le quotidien allemand Bild qui explique qu'un loup se serait introduit dans un enclos de la propriété de la famille, dans le nord de l'Allemagne, avant de tuer l'un des poneys.

La Commission a également lancé un recensement de données des loups dans l'ensemble de l'UE pour actualiser leurs nombres et les attaques. Scientifiques, communautés locales, associations... peuvent soumettre ces informations jusqu'au 22 septembre. L'instance européenne se prononcera ensuite sur le statut du loup en fonction des données collectées.

"On se demande aussi si ce n'est pas une petite chasse électorale comme son mandat doit être renouvelé en 2024, le sujet du loup est toujours pour les élections"

Sandrine Andrieux

Porte parole de l'association FERUS

Une population en légère baisse en France

En France, la population du loup a légèrement baissé cette année selon le décompte officiel de l'Office Français de la Biodiversité (OFB) qui stipule qu'ils sont 906 contre 921 l'année dernière. Des chiffres contestés et critiqués par les syndicats agricoles. "Nous ressentons de la colère, même si nous nous demandons bien ce que va faire la France de plus, si le statut du loup est révisé. La France n'est déjà pas dans les clous et ne respecte pas le statut actuel. Tuer 50% des individus de l'espèce ?!", s'exclame la porte-parole de FERUS.

Elle pointe notamment la non-modification du seuil de prélèvement alors que la population a diminué. Et les dérogations de la Directive Habitat : "On peut tirer des loups, sous certaines conditions, si tous les autres moyens ont échoué, comme la mise en place de filets ou de chiens de protection. Parfois, un arrêté préfectoral va permettre de tuer un loup alors qu'il n'y a pas un seul de ces moyens mis en place".

"De l'extermination locale" selon elle, sachant que le noyau de reproduction des loups français se situe dans les Alpes. "Ailleurs, il y a du loup qui passe comme dans le Massif central, dans les Pyrénées, mais on n'a pas de reproduction, ni de meute", explique-t-elle. Aujourd'hui il y aurait 4 à 5 loups dans les Pyrénées, des individus solitaires.

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