Un loup a été tué par un tir de défense samedi 5 août, à Quissac (Lot), après avoir attaqué un troupeau de brebis. Une association pour la protection du vivant, Nos Viventia vient de révéler dans une vidéo qu'il n'y avait pas de protections autour des bêtes ni de chiens de protection.
Un loup a été tué sur la commune de Quissac dans la nuit du 5 au 6 août, après un tir de défense autorisé par arrêté de la préfète du Lot. L'animal menaçait un troupeau de brebis.
Dans le département, l'OFB (Office français de la biodiversité) chiffre le bilan des prédations attribuées au loup à 106 depuis 2022, année durant laquelle sa présence a été actée.
L'association Nos Viventia, qui a vocation à protéger les vivants, écosystèmes et animaux comme l'indique son site internet, vient de partager une vidéo pour dénoncer la mort de ce loup.
Créée en 2020 par Pierre Rigaux, expert et naturaliste et militant anti-chasse, cette association sort régulièrement des enquêtes vidéos pour dénoncer les conditions des animaux dans les élevages mais pas que.
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Une absence de protections autour de l'élevage
Dans sa dernière vidéo publiée le 11 août, le président de l'association s'est rendu à Quissac sur les Causses du Quercy, là où le loup a été abattu il y a plusieurs jours. Sur place il constate plusieurs choses : "Regardez, les brebis ne sont déjà pas protégées, n'importe quel prédateur peut accéder par-dessus la clôture". Il joint la parole au geste et enjambe facilement cette dernière.
"Imaginez si c'est aussi facile pour moi d'aller me servir dans le troupeau de brebis, imaginez pour un loup qui est motivé".
Pierre RigauxExpert et naturaliste et créateur de l'association Nos Viventia
Pour lui, la solution n'est pas d'abattre des loups mais de mettre en place des moyens de protection. Aujourd'hui il existe plusieurs possibilités : des clôtures électrifiées adaptées, des bergers et la présence de chiens de protections.
Le loup espèce vulnérable
Aujourd'hui, le loup est une espèce protégée, il ne peut pas être abattu sans dérogation ou arrêté de la préfecture. Et ce n'est pas nouveau, il a ce statut depuis la Convention de Berne, en 1990. Il est sur la liste rouge française des "espèces vulnérables" de l'Union internationale pour la conservation de la nature.
"Il n'y a aucune volonté des éleveurs de protéger les brebis ici, la seule volonté c'est d'éliminer les loups".
Pierre Rigaux
Dans sa vidéo, Pierre Rigaux poursuit et contre l'argument pécuniaire des moyens de protection : "C'est subventionné à au moins 80% et ça s'ajoute aux subventions ordinaires de l'élevage qui représente l'essentiel du revenu des éleveurs de moutons à viande." Le fondateur de Nos Viventia montre aussi dans son enquête des images de nuit du troupeau et affirme que les bêtes ne sont pas non plus rentrées, ce qui pourrait les protéger du loup.