Deux après l'incident sur un appareil d'Air France entre Paris et Los Angeles, les compagnies dont les Airbus A380 sont équipés des moteurs Engine Alliance vont devoir faire des inspections.
Le motoriste Engine Alliance va demander à ses clients d'inspecter les moteurs de leurs A380 après que la cause de la perte en vol d'éléments d'un réacteur d'un appareil d'Air France au-dessus du Groenland a été identifiée, a indiqué le Bureau français d'enquêtes et d'analyses (BEA).
Une pièce retrouvée deux ans après sous la banquise
Cette demande d'inspection fait suite à l'analyse d'une partie d'une pièce de titane pesant environ 150 kg retrouvée le 1er juillet sous plus de quatre mètres de neige et de glace dans cet immense territoire, près de deux ans après l'incident.Le moteur incriminé avait été construit par les américains General Electric et Pratt et Whitney, réunis au sein de la co-entreprise Engine Alliance. Le français Safran participe également au programme.
Engine Alliance a examiné la pièce "sous la supervision du BEA", affirme ce dernier sur Twitter.
✈️(1/3) Accident @Airbus #A380 F-HPJE @airfrance 30/09/2017
— BEA ✈️ ?? ?? (@BEA_Aero) August 21, 2019
- the part from the fan hub recovered on 01/07/19 has been examined by @enginealliance under @BEA_Aero supervision
Engine Alliance "devrait publier un document de support" pour ces inspections "à la fin du mois" d'août, ajoute-t-il, précisant que "les examens métallurgiques sur la rupture se poursuivent". Ces inspections ne devraient pas conduire à l'immobilisation des appareils.Les examens métallurgiques réalisés sur le moyeu en titane de la soufflante ont permis d'identifier" l'endroit où s'était produite la rupture, explique le BEA.
152 A380 concernés soit 60 % des avions en service ?
Les compagnies aériennes concernées sont celles qui équipent leurs A380 avec des moteurs GP7200. Il s'agit d'Emirates, d'Air France, d'Etihad Airways, de Korean Air et de Qatar Airways.Selon Reuters, cela représente 152 appareils soit 60 % du parc d'A380 actuellement en service dans le monde. Les autres exploitants de l'A380 l'ont motorisé avec des réacteurs Rolls Royce.
Un incident spectaculaire
Le 30 septembre 2017, une partie d'un des réacteurs d'un A380-800 assurant une liaison entre Paris et Los Angeles s'était décrochée en plein vol, au-dessus du Groenland.L'avion avait dû être dérouté vers l'aéroport militaire de Goose Bay, au Labrador (est du Canada), sans dommage pour ses 496 passagers et 24 membres d'équipage.
Plusieurs phases de recherches, dont une campagne aérienne et une campagne au sol, ont été nécessaires pour retrouver les pièces recherchées par les enquêteurs, dans des conditions météorologiques extrêmes.