Lors du premier procès en décembre 2020, l’expulsion des familles qui squattaient le 36 rue Roquelaine avait été reportée, faute de proposition de relogement adapté et pérenne. Une manifestation de soutien a lieu ce 15 septembre à Toulouse, à cinq jours de l'audience en appel.
Le Droit Au Logement de Haute-Garonne (DAL 31) organise ce 15 septembre une manifestation de soutien aux familles qui occupent depuis un an et demi les locaux du 36 rue Roquelaine à Toulouse, un ancien centre des impôts vide depuis des mois. Lors du rassemblement, les représentants de l'association ont dénoncé l'absence de propositions de relogement.
Discours véhément à l'encontre des services de l'État
"L'État est incapable d'appliquer ses propres lois. Il a des injonctions pour ré-héberger ces familles, mais il ne le fait pas et propose des solutions contraires à la loi. Imaginez la vie de ces enfants qui sont scolarisés et vivent dans ces conditions d'hébergement. Dans les structures hôtelières proposées par la préfecture, il n'est même pas possible pour ces familles de se faire à manger. Certaines de ces familles sont pourtant prioritaires au nom du DALO (droit au logement opposable) et ont attaqué l'État pour mettre en place le relogement. Tout ce que l'État a mis en oeuvre, c'est un procès d'expulsion." L'association qui se bat pour le Droit au Logement soutient les familles, convoquées devant le tribunal le 20 septembre, suite à une nouvelle demande d'expulsion.
Les propositions de relogement de la préfecture refusées
Ces familles avec enfants ou étudiants se sont vues proposer, fin août, par la préfecture, des hébergements hôteliers. Le DAL 31 a dénoncé le fait que « la préfecture de Haute-Garonne ignore les injonctions du Tribunal administratif à héberger des personnes de manière pérenne et adaptée, prétextant un manque de places ». Le DAL 31 ajoute que « ce sont environ 4 200 personnes à Toulouse qui sont sans-logis malgré les 23 000 logements et les 240 000m2 de bureaux vides ».
Les récentes propositions de la préfecture ont été refusées, étant considérées "inadaptées" par le DAL 31, dans la mesure où ces familles ont été reconnues prioritaires. Elles sont donc éligibles pour des logements stables et pérennes, hors dispositifs d’urgence.
Procès en Appel le 20 septembre 2021
Un premier procès a eu lieu en décembre 2020. La décision du tribunal, rendue le 7 décembre obligeait la préfecture de Haute-Garonne « à reloger dignement et de façon pérenne l’ensemble des personnes habitant cette réquisition avant une éventuelle expulsion, sous 12 mois renouvelables, et ce quelle que soit leur situation administrative ». Ce procès avait permis d’obtenir un an de délai supplémentaire, jusqu’en décembre 2021, pour reloger ces familles dans des conditions décentes et stables. L'audience en appel est fixée au 20 septembre prochain.
Le rassemblement de soutien de ce 15 septembre était organisé sur le marché cristal à Toulouse, à l'angle du boulevard d'Arcole et de la rue Roquelaine.