Les SCOP (sociétés coopératives ouvrières de production) se portent bien dans notre région, la plus dynamique en matière de création. Reprise ou installation, le statut se décline dans tous les secteurs d'activité.
Quel est le point commun entre ces trois entreprises : Ethiquable, l'orchestre de chambre de Toulouse et le journal toulousain ? Ce sont des SCOP, des sociétés coopératives ouvrières de production., ces entreprises où les salariés sont associés majoritaires.
Un statut ancien
Contrairement à certaine idée reçue, la SCOP n'est pas nouvelle dans le paysage entrepreunarial français. Au 19ème siècle déjà, les ouvriers cherchent à se protéger des abus du patronat et à défendre leurs droits. Pour ce faire, ils créent des associations clandestines.
La commune de Paris accélère le processus. En 1871, des coopératives ouvrières rouvrent et exploitent des ateliers abandonnés par les patrons. Avec l’écrasement de la Commune et la répression du gouvernement Thiers, les ouvriers sont pourchassés et tués pour certains.
En 1900, on compte 247 coopératives de production. Dix ans plus tard, elles sont le double. Dans notre région, la plus célèbre d'entre elles est la VOA, la verrerie ouvrière d'Albi, dans le Tarn.
Une SCOP pour qui ? Pour quoi ?
On pense trop souvent que les SCOP ne sont que des reprises d'activité, quand une entreprise est en difficulté. C'est en effet le cas pour certaines : en cas de liquidation, les salariés se regroupent pour sauver leur outil de travail et de nombreux exemples prouvent que le modèle est viable.
Mais on peut aussi créer une entreprise sous ce statut. C'est souvent une question éthique mais plus largement, l'envie de créer à plusieurs et de partager les responsabilités.
En France, en 2017, on comptait 3 177 sociétés coopératives, pour 57 700 emplois. La région Occitanie est particulièrement dynamique en matière de lancements de SCOP : pas moins de 40 créations prévues en 2018.
Voir le double portrait de deux SCOP de la région toulousaine : Le collectif des gourmandes, à Castanet-Tolosan et Digitanie à Saverdun