VIDÉO. "Sur TikTok, il y a plein de choses qui peuvent prêter à confusion" : des collégiens de Toulouse face aux fake news

Des élèves du collège Rosa Parks de Toulouse (Haute-Garonne) réalisent les reportages qu'ils ont envie de voir à la télé. Ils interviewent, filment et réalisent une partie du montage avec une de nos équipes. Le dernier sujet de l'Actu des ados : les fake news, comment les traquer ?

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Sheryne, Douaa et Kénaël, élèves de 3ème du collège Rosa Parks de Toulouse ont décidé de s'intéresser aux fake news et à la façon dont on peut les débusquer. Ils sont allés à la rencontre des intervenants de l'association Synapses, spécialisée dans l'éducation aux médias. Deux d'entre eux interviennent ce mercredi de janvier au lycée Pyrène de Pamiers (Ariège).

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Les collégiens de Rosa Parks enquêtent sur les fake news et leurs conséquences ©FTV

Après une heure d'échanges sur la place des écrans dans nos vies, les jeunes apprennent avec l'un des intervenants, Julien Paugam, à décrypter l'info. Ils expliquent ce à quoi ils attachent de l'importance pour juger si une information est vraie ou non.

Julien Paugam leur apprend à chercher les indices qui peuvent identifier une information mensongère. Il leur explique la règle des "5 W", la base du travail journalistique. L'un d'eux connaît : "What ? Why ? Who ? When ? Where ?". Autrement dit : "Quoi ? Pourquoi ? Qui ? Quand ? Où ?". Ils apprennent également à utiliser des sites de recherche inversée comme "Google Lens" ou "TinEye" pour repérer la source d'une image.

Danger : manipulation

Pour vous c'est quoi une fake news ? "Une information qui dit quelque chose qui est faux, répondent les lycéens. Sur Tiktok, il y a plein de choses qui peuvent prêter à confusion". Kénaël poursuit son interview des lycéens. "Pourquoi c'est important de décrypter l'information, d'avoir des vraies informations ? Avoir une bonne ou une mauvaise information, la bonne sera toujours mieux mais il y a un travail de décryptage à faire qui est souvent moins privilégié qu'une mauvaise information. La mauvaise information sera plus facilement relayée qu'une information véridique".

Pendant ce cours participatif, les élèves ont pu se rendre compte des dangers des fake news : "ça peut manipuler les gens, leur faire croire des choses qui sont fausses et vu que l'information se relaie, ça peut faire en sorte que beaucoup trop de personnes croient un truc qui est faux. Et si c'est une information politique, ça peut faire des grèves par exemple, des mouvements de masse alors que c'est une information qui est sortie de nulle part, qui est totalement fausse et que personne n'est allé vérifier".

Priorité au décryptage

Pour Julien Paugam, repérer une fake news, n'est pas quelque chose d'aisé. A la question comment faites-vous ? Il répond : "ça dépend d'où ça vient, si c'est des médias ou de quelqu'un que je connais sur les réseaux sociaux. Je vais essayer d'identifier qui me l'envoie. C'est quoi ce message ? Est-ce que j'ai l'impression que c'est vrai ou faux ? Et si j'ai un petit doute, je vais commencer à chercher sur internet ou sur des journaux si cette information je la retrouve dans d'autres endroits. Je vais essayer de chercher plutôt des gens en lesquels j'ai confiance. Il y a des journaux auxquels j'ai donné ma confiance et si eux me disent que cette information est vraie, alors j'aurai tendance à la croire".

L'intervenant explique aussi les conséquences d'une fake news. Elles peuvent être très diverses. "Sur la guerre en cours entre la Russie et l'Ukraine par exemple, explique Julien Paugam, il y a beaucoup de fake news qui circulent parce que chacun des camps a intérêt à convaincre le monde entier que c'est lui qui a raison dans cette guerre. Donc ils vont fabriquer de fausses informations qu'ils vont diffuser pour nous convaincre nous. Ça peut avoir cette conséquence là : que derrière, des gouvernements disent c'est vrai que c'est eux qui ont raison et ils vont prendre parti pour l'un ou l'autre des camps".

C'est quoi une agence de presse ?

Les collégiens de Rosa Parks ont ensuite rendez-vous avec un journaliste pour comprendre comment lui identifie les fake news et fait en sorte de ne pas les relayer. Alexandre Peyrille les reçoit. Il est chef de la rédaction de l'AFP (Agence France Presse) à Toulouse. 

Qu'est-ce que l'Agence France Presse ? interroge Sheryne. "L'AFP c'est une agence de presse, c'est pas un média qu'on consulte directement, c'est un fournisseur d'information pour les médias. On écrit des dépêches, des articles, on fait des photos et des reportages télé sur l'actualité, sur des magazines aussi. Il y a 3 agences internationales : l'agence américaine AP, l'agence anglaise Reuters et l'AFP. Et on est présent dans tous les pays du monde : soit on a un correspondant dans le pays, soit on a un journaliste à temps plein qui travaille dans ces pays-là, soit on a des correspondants qui en fonction de l'actu nous alertent ou à qui on demande une couverture".

Le journaliste prend l'exemple du journal La Dépêche du Midi : "parfois tu vois des articles sur l'Ukraine, sur l'Afrique du Sud, sur l'actualité au Brésil, au Pérou ou aux Etats-Unis, ce sont des dépêches AFP qui sont utilisées dans le journal parce qu'un média comme La Dépêche n'a pas les moyens d'avoir des correspondants dans le monde entier".

Pourquoi tordre le cou aux fake news ?

Alexandre Peyrille en vient ensuite au rôle du journaliste face aux fake news. "Les fake news, ça peut déclencher des conflits, des mouvements de panique, ça peut aussi salir l'image d'une personne. Le journaliste il est garant d'une information fiable, vérifiée, juste et expliquée de façon concise et pertinente. C'est une responsabilité importante pour tordre le cou aux fake news". 

On a les réseaux sociaux pour s'informer, pourquoi avoir des journalistes ? poursuit Sheryne. "Oui, on pourrait penser que si des gens communiquent des informations, on peut se passer des journalistes. Mais non en fait, les journalistes sont essentiels parce qu'on est formé pour faire le tri entre les fausses informations et les bonnes informations, poursuit Alexandre Peyrille. Et finalement on fait une synthèse de tout ça et on est en capacité de livrer une information vérifiée, juste, digne de confiance et qui va permettre aux lecteurs, aux auditeurs, aux téléspectateurs de se faire leur opinion eux-mêmes".

Un regard critique

Le chef de la rédaction de l'AFP explique que les journalistes rendent compte des faits. "A l'AFP, par exemple, on n'a pas de ligne éditoriale. On n'est pas un média de gauche, de droite, pro-marché, un média qui aurait un positionnement politique... Non, on reste factuel, on s'attache aux faits. On dit : il s'est passé ça, tel jour, dans tel endroit, dans telles circonstances. On ne cherche pas à prendre parti pour l'un ou pour l'autre".

Alexandre Peyrille explique aussi que le journaliste a une place très importante en démocratie. Il relaie des informations, mais il peut aussi avoir une position critique vis-à-vis de certains faits avancés par le pouvoir ou de certaines institutions. Dans une dictature ou un pays qui n'est pas démocratique, c'est totalement impossible de critiquer les institutions et le journaliste qui le fait, risque d'être emprisonné ou même d'être exécuté.

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