"Ta tête va quitter ton corps" : Un parent d'élève menace un collégien et manque de le percuter en fourgon

Les faits se seraient produits vendredi 8 décembre, non loin du collège Germaine-Tillion d'Aussonne (Haute-Garonne). Un collégien de 13 ans aurait été menacé et intimidé par un adulte au volant d'un fourgon. Il s'agirait d'un parent d'élève. Par deux fois, il aurait manqué de percuter l'adolescent. Le jeune homme et ses parents ont porté plainte. Récit.

"Mon fils est encore sous le choc", explique la maman du collégien de 13 ans. Vendredi 8 décembre, alors qu'il rentrait du collège Germaine-Tillion en compagnie de sa soeur et d'un ami, il est interpellé par un homme au volant d'un fourgon noir. Le conducteur le menace de "séparer sa tête de son corps". En manoeuvrant son véhicule, il aurait manqué par deux fois de renverser l'adolescent.  

Tout serait parti d'un différend entre collégiens la veille. Un élève de 5e, âgé de 13 ans, Wilfried*, demande à un élève de 4e, "Jules*, "d'arrêter de harceler" sa grande soeur, qui se trouve dans la même classe. Celle-ci se plaint notamment de coups de pied à répétition dans sa chaise.

"L'histoire en est d'abord resté là, sans coups ni insultes, explique la mère de Wilfried. Et puis d'autres garçons se sont mêlés de cette histoire. À quelques uns, ils sont allés intimider Jules, qui s'est enfermé dans les toilettes pour leur échapper. Mon fils Wilfried n'était pas loin mais il n'y a pas participé. Une vidéo prise par un portable le prouve."

Deux altercations à la suite

Le lendemain, la situation s'envenime. Wilfried le décrira à la gendarmerie : "Je sors du collège et je vois un jeune de 15-16 ans, qui arrive et me prend par le col et me demande pourquoi je harcèle Jules. Il a voulu m'emmener à l'abri des regards. Je lui ai demandé si on allait se frapper et il m'a répondu "peut-être"."Un surveillant, témoin de la scène, intervient alors pour séparer les deux jeunes.

Cet adolescent, Wilfried ne le connaît pas, car il s'agit d'un ancien élève de l'établissement, comme nous l'a confirmé le proviseur. 

Quelques minutes plus tard, alors qu'il est sur le chemin entre le collège et son domicile, avec sa sœur et un ami, Wilfried aurait été interpellé par un homme au volant d'un fourgon noir. "Il m'a demandé si j'étais Wilfried, j'ai dit oui", explique le jeune homme aux gendarmes, dans le procès-verbal que nous avons pu consulter. "Il m'a dit que si je continuais à harceler son fils ma "tête va quitter [mon] corps".

Le garçon explique que Jules se trouverait également dans le véhicule. En repartant, l'homme au volant aurait tenté de le percuter par deux fois en manœuvrant. "Mon fils a dû sauter en arrière pour esquiver la voiture", explique la maman de Wilfried. 

Un élève sous le choc et des doutes à lever

"On veut que cet homme soit appréhendé", s'inquiètent les parents de Wilfried, qui ont déposé plainte le lendemain auprès de la gendarmerie d'Aussonne. "Notre fils est sous le choc, il n'a pas voulu retourner à l'école lundi."

La direction du collège a été alertée de l'incident qui s'est produit en dehors de l'enceinte de l'établissement. Pour le proviseur Pascal Precigou, s'ils sont avérés, ces faits sont "exceptionnels, voire unique" pour le collège. "Mais je préfère garder le conditionnel pour l'instant, poursuit le proviseur. Personne du collège n'a été témoin de cette altercation avec le véhicule, ça s'est produit à environ 1km d'ici."

Pour Pascal Precigou, il n'y a pas non plus de certitude quant à l'identité du conducteur. "On ne sait pas si c'est bien le père de Jules. D'après nos renseignements, il vit en région parisienne alors...".

Une réunion prévue mardi

Wilfried et sa sœur, tout comme Jules, ne sont pas retournés au collège ce lundi 11 décembre, trois jours après les faits. "Nous avons une réunion avec les parents de Wilfried prévue mardi 12 décembre, initialement prévue sur un tout autre sujet, mais ce sera l'occasion de faire le point sur la situation", précise le proviseur.  

Pascal Precigou conclût, en rappelant que dans le questionnaire anonyme distribué aux 800 élèves à la rentrée, plus de 90% d'entre eux ne considèrent pas le collège comme un lieu d'insécurité. 

*pseudonyme

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