Témoignage. Une agence immobilière victime de cyberharcèlement : un ancien locataire se venge pour une caution non remboursée

Publié le Écrit par Rémi Surrans

L'agence immobilière SITEA présente à Colomiers (Haute-Garonne) est victime d'une campagne de cyberharcèlement depuis de nombreux mois de la part d'un individu. Elle soupçonne ce dernier de n'avoir jamais digéré de ne pas récupérer la caution d'un appartement précédemment loué. Depuis, il s'acharne sur cette agence qui a déposé plainte il y a quelques jours.

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Le calvaire est ininterrompu et son auteur insaisissable. Depuis plusieurs mois, l'agence immobilière SITEA basée à Colomiers (Haute-Garonne) subit un harcèlement numérique d'ampleur par un individu. Faux avis sur Google, blocage du standard téléphonique, encombrement de la boîte mail... La liste est longue, et c'en est trop pour les personnes concernées. 

"80 mails reçus en l'espace d'une nuit"

"C'est une campagne de cyberharcèlement que nous subissons" pose clairement Bruno Deumie, directeur associé de l'agence. Assis devant son ordinateur, il reprend une à une chaque atteinte endurée par son agence. Comme un matin "où l'on voit 80 mails reçus en l'espace d'une nuit". Ou "ces 200 appels répétitifs qui bloquent le standard téléphonique". Bruno Deumie soupçonne l'auteur de ces provocations "d'utiliser une plateforme pour déclencher des appels automatiques sur les plages horaires d'ouverture de l'agence". 

L'homme en cause discrédite directement SITEA sur Google en se cachant derrière son anonymat numérique. "Il nous nuit avec des faux avis et des fausses photos" reprend Bruno Deumie. "Quand des clients tapaient SITEA sur Google, ils tombaient sur des photos d'appartements complètement ravagés, avec des punaises de lits, des cafards, faisant croire que c'était l'agence qui mettait ça en ligne" fustige l'agent immobilier. 

Usurpation d'identité pour discréditer les associés de l'agence

Pire, l'individu usurpe l'identité des associés de l'agence. Exemple lors du dernier week-end de l'année 2023 : Bruno Deumie est en famille, et tombe sur un message incompréhensible d'un confrère indiquant qu'il est "lamentable" de "faire ce que l'on fait". L'associé cherche à comprendre, puis découvre que le même individu harceleur s'est fait passer pour lui. Il écrit, en son nom, "que je voulais casser la concurrence, casser le marché columérins, augmenter notre volume d'affaires" énumère Bruno Deumie. 

Qui est à l'origine de cette campagne de harcèlement et pourquoi ? Il faut remonter à avril 2023 pour trouver l'explication. Ce harceleur est un ancien locataire de l'agence : il n'accepte pas qu'elle ne lui rende pas sa caution de 450 euros. "L'appartement loué en avait pour 7.000 euros de dégradations. Ce monsieur n'a pas compris la contrepartie financière qu'il devait y laisser" rembobine Bruno Deumie. 

Au sein de l'agence, "tout le monde n'est pas bien" 

Depuis, les faits de harcèlement progressent malgré une accalmie "entre août et novembre" reprend le directeur associé. Jusqu'à ce que ce dernier et le président de la société décident de porter plainte au commissariat de Tournefeuille (Haute-Garonne), et d'écrire au procureur de la République de Toulouse pour dénoncer ces incivilités le 22 décembre 2023. 

"Ce sont des faits gravissimes. On a toujours été des honnêtes gens, nous n'allons pas nous laisser faire, et ne pas détruire huit ans de bons et loyaux services par un individu malintentionné" promet Bruno Deumie. Il se dit néanmoins "fatigué" par ces attaques à répétition au sein d'une agence "où tout le monde n'est pas bien". Et rappelle aussi "la crise économique" dans l'immobilier, "pas sans conséquence pour l'agence". 

Selon Maître Alexandrine Pantz, avocate spécialiste en droit des données personnelles, ce genre de cyberharcèlement n'est pas nouveau. "Cela se multiplie" amorce-t-elle. "C'est un fléau. Il y a une grosse ampleur avec le phénomène d'anonymat, et des outils qui permettent de se cacher sur Internet".

Ces intimidations sont d'autant plus dangereuses qu'elles atteignent "les sphères professionnelles, personnelles et familiales" selon l'avocate. Elle rappelle l'importance "de rapidement prendre conscience que l'on est victime" avant de déposer plainte, pour que les procédures policières et judiciaires s'enclenchent le plus vite possible.

(Avec Sandra Wachlewicz)

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