"Liker, partager, commenter, c'est être complice" : des collégiens s'attaquent à la prévention du cyberharcèlement

Avec l'Actu des ados, France 3 Occitanie invite des élèves du collège Rosa Parks de Toulouse (Haute-Garonne) à réaliser les reportages qu'ils ont envie de voir à la télé. Ils interviewent, filment et réalisent une partie du montage avec une de nos équipes. Ils ont choisi de s'intéresser au cyberharcèlement dans un objectif de prévention.

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France 3 Occitanie invite des élèves du collège Rosa Parks de Toulouse (Haute-Garonne) à réaliser les reportages qu'ils ont envie de voir à la télé. Ils interviewent, filment et réalisent une partie du montage avec une de nos équipes. Ils ont choisi de s'intéresser au cyberharcèlement dans un objectif de prévention.

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Des élèves du collège Rosa Parks de Toulouse s'intéressent au cyberharcèlement et à ses conséquences. ©FTV

Michelle, Loelia et Sofia, élèves du collège Rosa Parks de Toulouse, ont rencontré une jeune fille de 17 ans, Manon, qui a été harcelée par un jeune homme sur les réseaux sociaux. Elle en a été marquée durablement et souhaite garder l'anonymat. Les faits remontent à trois ans et depuis elle n'est pas retournée au collège ni au lycée pour ne pas être confrontée à ses pairs.

Manon avait 14 ans. Elle raconte : "j'ai sympathisé avec cette personne sur Discord, un réseau social. Il a réussi à gagner ma confiance car j'avais des problèmes avec mes parents, des difficultés à leur parler. Lui faisait tout pour que je me réconcilie avec ma mère notamment. Je lui parlais de plein de choses, c'était mon confident. Il me disait plein de choses gentilles".

Menacée sur les réseaux

"En février 2021, la veille de la rentrée, il me demande de lui envoyer des "nude" (selfies dénudés), ce que je refuse. Puis il me menace directement de mort. J'avais plein de messages sur les réseaux sociaux : "je vais te violer". Plein de personnes qui disaient qu'ils allaient me violer, qu'il allait poster des photos de ma mère sur Twitter, mon numéro et en message privé qu'il allait s'en prendre à ma famille : ma mère, ma sœur, mon père. Du coup, j'étais tellement pas bien que je ne vais pas en cours, j'arrête d'aller en cours".

Manon n'est pas retournée à l'école depuis. Elle étudie chez elle grâce à des cours par correspondance. Heureusement elle va mieux. "Je suis allée voir plein de psychologues. Grâce à eux, je recommence un peu à sortir car j'avais arrêté de sortir. Je recommence à sortir dans des lieux publics donc ça avance".

À la question de Michelle sur ce qui est arrivé à son harceleur, Manon répond avec regret : "ils l'ont retrouvé et tout ce qu'il a eu c'est une lettre d'excuse à m'envoyer".

Les collégiennes du club "Génération reporter" du collège Rosa Parks ont demandé à la police de répondre à des questions sur les peines encourues normalement par des harceleurs comme celui-là. 

"C'est grave parce que ça peut aller jusqu'au décès de la victime qui arrive à un tel degré de souffrance qu'elle finit malheureusement par choisir cette solution qui est la plus triste et la plus grave, c’est de mettre fin à ses jours", explique Sandra Pelletant, brigadier-chef au commissariat de Toulouse.

Un harceleur encourt une peine de trois ans de prison et une amende de 45.000€ et dix ans de prison si la victime se suicide. Pour son ou ses complices, ils risquent une peine identique.

Peine identique pour les complices

"Quand on est complice, ça veut dire liker, partager, commenter... Ça c'est de la complicité et elle peut être punie de la même peine que pour l'auteur principal".

Comment se protéger ? Pour la policière, la meilleure solution est de se mettre en compte privé sur les réseaux sociaux et de choisir les abonnés parmi les personnes qu'on connaît réellement, qui sont des amis. Ne pas accepter les abonnements de tout le monde et surtout ne jamais donner ses mots de passe à des tierces personnes, même des amis.

Leolia souligne pour terminer : "si ça vous arrive, ne restez pas seul. Appelez le 30 18 et parlez-en avec une personne de confiance".

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