Le cyberharcèlement, plus de 40% des moins de 50 ans, dont 22% de jeunes en seraient victimes. Comment lutter contre ce phénomène numérique qui s'amplifie d'année en année ? Dans les Pyrénées-Orientales, les travailleurs sociaux et les gendarmes sont formés à ces nouveaux délits qui sont autant de nouvelles e-agressions.
Le cyberharcèlement ou violence numérique sur Internet commence souvent avec des SMS de ce genre.
"Si je te vois, je te défonce"... "Je sais où te trouver"... "Je t'aime, appelle moi !".
Une pression insidieuse, notamment auprès des adolescents, qui se glisse dans votre poche, sur votre smartphone et vous accompagne partout, tout le temps.
Des spécialistes en criminalistique numérique
Cette violence est mise en scène lors de journées d'information pour les travailleurs sociaux des Pyrénées-Orientales et elle est tout sauf virtuelle surtout pour les victimes.
Face à la hausse des faits recensés, la gendarmerie se structure depuis plusieurs années en formant des enquêteurs en technologies numériques.
L'adjudant Stéphane Garcia fait partie de ces cyber-enquêteurs. Son travail ? Analyser tout objet numérique saisi dans le cadre d'une enquête et en extraire des preuves.
"On parle de tout ce qui contient de la mémoire numérique, ordinateurs portables, téléphones et ensuite tous les petits objets connectés. On va retrouver par exemple, le détournement des objets comme les caméras de surveillance des domiciles, pour prévenir les cambriolages mais elles peuvent aussi servir à espionner un conjoint. Il y a les poses de trackers".
Stéphane Garcia, gendarme enquêteur en technologies numériques.
Et désormais avec des technologies toujours plus simples et discrètes, pas besoin d'être un spécialiste pour exercer cette forme de harcèlement.
"Par exemple, si on a les codes d'accès d'une personne, avec les applications qui sont par défaut sur les téléphones, on va pouvoir s'y connecter et localiser l'appareil. Donc savoir, où la personne se situe, du moins son téléphone".
Un contrôle illégal et invisible qui peut aller bien plus loin, jusqu'au drame.
"Dans le cadre d'une enquête pour homicide, on voit que l'homme suivait le signal du téléphone de son épouse grâce à un service d'Apple. Il la localisait et faisait même des captures d'écran de ses déplacements" explique Yann Laty, gendarme enquêteur en technologies numériques.
VOIR notre reportage à Perpignan.
De plus en plus de signalements
Harcèlement, menace, chantage, diffusion d'images intimes... pour pouvoir répondre à l'augmentation de ces violences, la cellule "cyber" des Pyrénées-Orientales a formé une soixantaine de personnels à travers toutes les brigades du pays catalan.
Contre les violences numériques, il existe un numéro national, le 3018, gratuit, anonyme et confidentiel. Il est accessible par téléphone 6 jours sur 7, de 9h à 20h, ou sur 3018.fr par Tchat en direct, via Messenger et WhatsApp.
Quant à la plateforme d'information en ligne ouverte par la gendarmerie nationale, en 4 ans, elle a déjà reçu 600.000 demandes.