TEMOIGNAGE. Bloqués par les violences en Nouvelle-Calédonie, des touristes français racontent la galère pour rentrer chez eux

Depuis le début de la crise en Nouvelle-Calédonie, près de 1630 touristes français et étrangers ont pu être rapatriés vers leur pays de résidence. Mais de nombreux métropolitains restent bloqués sur le Caillou. Un calvaire aussi pour les proches, qui attendent leur retour avec impatience. Voici leurs témoignages.

Pour elle, c'est la fin d'un cauchemar. Ce lundi 27 mai 2024, après 26 heures de vol, Pauline est enfin de retour de Nouvelle-Calédonie. Cette Toulousaine de 27 ans, fait partie des rapatriés métropolitains qui voulaient quitter le Caillou au plus vite. Car sur place, la tension n'est pas retombée. 

Accompagnée de deux amis, elle part le 5 mai 2024 en vacances en Nouvelle-Calédonie. Sur place, à Nouméa, elle est logée. Le voyage, qui doit durer trois semaines, se présente bien.

Vacances écourtées

Pauline raconte : "Mais les vacances ont été écourtées, vu les événements qu'il y a eus. Et on a été confinés. On devait rentrer en avion initialement le 23 mai, mais le vol a été annulé par la compagnie. Et après ça, on n'a pas eu de nouvelles pendant un certain temps" raconte cette informaticienne.

Sur place, c'est le Haut-Commissariat en Nouvelle-Calédonie qui gère les rapatriements. En une semaine, près de 1630 touristes français et étrangers ont pu être rapatriés vers leur pays de résidence.

Des vols qui se font au compte-gouttes.

Formalités interminables

Pour pouvoir quitter au plus vite la Nouvelle-Calédonie, il faut être inscrit sur une liste. Pauline raconte : "On a reçu un mail et on a rempli le formulaire la semaine dernière. On nous a répondu qu'il fallait qu'on transmette nos coordonnées, où on était logés et un numéro de téléphone où on pouvait nous joindre. Et ensuite, on a eu des nouvelles seulement la veille de partir".

Le dimanche 26 mai 2024, elle prend l'avion en compagnie de son amie, mais laisse son autre compagnon de voyage, Julien, derrière elle. "Il n'a pas eu le mail tout de suite. Et je pense que ce décalage-là, a fait qu'il n'était pas sur la liste en même temps que nous. J'imagine que c'est ça" se désole Pauline. 

Un périple de 26 heures

Commence alors un périple de 26 heures : " Samedi dernier, on a dû se rendre à l'aérodrome, en avion, parce que la route pour aller à l'aéroport de Nouméa, n'était pas dégagée. On a pris notre avion avec la compagnie "Aircalin" vers 15 h, avec une première escale en Australie parce qu'il fallait prendre du kérosène. Après, on est repartis jusqu'à Singapour. On est sortis de l'avion pendant 45 minutes, puis on est repartis jusqu'à Paris" raconte la Toulousaine. Les deux amis arrivent le 27 mai à Toulouse...

Des places libres dans l'avion

À sa grande surprise, le vol que Pauline a pris entre Noumea et Paris n'était pas plein. La Toulousaine ne cache pas sa colère : "Il y avait pas mal de places de libre, oui. On pensait que l'avion allait être blindé, vu que c'était un rapatriement. Et en fait, on s'est rendu compte que non. En attendant, notre ami Julien est resté là, alors qu'il aurait très bien pu venir..." 

Ce n'est pas tous les jours qu'on vit des trucs comme ça. On est vraiment soulagés d'être rentrés.

Pauline, touriste toulousaine rapatriée de Nouvelle-Calédonie

L'impatience des proches

Anaïs (le prénom a été changé), la compagne de Julien, a toujours du mal à accepter qu'il ne soit pas rentré de Nouvelle-Calédonie. " Il était parti en vacances. Tout se passait bien. Lorsqu'il était dans le Nord de l'île, il est passé sans problèmes par des barrages avec des kanak extrêmement bienveillants. Maintenant, il est bloqué et confiné depuis plusieurs semaines..." regrette-t-elle. " Là, il est sur Nouméa avec nos amis qui habitent là-bas. C'est un peu dur pour lui parce que, ça commence à faire longtemps. Ses parents sont inquiets. Et puis, il ne sait pas quand est-ce qu'il va rentrer " explique-t-elle.

Comme d'autres proches de touristes français bloqués en Nouvelle-Calédonie, elle trouve que le temps commence à être long. En fait, ils ont tous un peu l'impression d'être invisibles. C'est impossible de se faire entendre. Ils envoient des mails, ils n'ont pas de réponse. Une fois sur deux quand ils appellent, ça ne répond pas. Donc, c'est très compliqué. Ou alors, on leur dit de regarder leurs mails. Sauf qu'il y a zéro mail..." raconte Anaïs. Sans date de retour, Julien est désormais dans l'obligation de poser "au jour le jour des congés sans solde". 

L'attente se poursuit donc pour elle, comme pour de nombreux autres proches de touristes métropolitains, toujours bloqués en Nouvelle-Calédonie. 

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