Témoignage. L'absence des secours "ne peut pas rester impunie" pour la mère de Nicolas, mort à 17 ans sur un parking

Publié le Mis à jour le Écrit par Rémi Surrans

Le 10 mars 2023, un jeune adolescent de 17 ans succombe à une pneumopathie sur le parking d'une pharmacie en Haute-Garonne. Sa famille dénonce l'absence de prise en charge de la part des services des secours, et souhaite voir ces institutions médicales rendre des comptes.

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La colère et la tristesse sont infinies pour la famille du jeune Nicolas, décédé tragiquement le 10 mars 2023 sur le parking d'une pharmacie à Cazérès (Haute-Garonne). Ses deux parents dénoncent l'absence de réaction des services de secours, alors qu'ils avaient lancé l'alerte sur l'état de santé de leur enfant.

A lire aussi : il meurt à 17 ans sur le parking d'une pharmacie, après plusieurs refus des urgences : ses parents déposent plainte

Rappel des faits : des signes avant-coureurs

Ce vendredi de début mars, Nicolas et sa mère se rendent dans une pharmacie : le jeune homme a vomi toute la semaine et souffre de symptômes grippaux. Le personnel de la pharmacie appelle directement le SAMU, voyant l'état préoccupant de Nicolas. "Il avait des difficultés à respirer, on avait l'impression qu'il n'était plus avec nous quand on lui parlait" se souvient Julie Carrère, la mère de Nicolas.

Elle s'était rendu chez le médecin 48 heures plus tôt, lequel lui avait répondu "qu'il fallait aller aux urgences car le SAMU ne se déplacera pas". Mais sans véhicule personnel, Julie Carrère ne pouvait emmener son enfant à l'hôpital. 

"Nicolas est tombé d'un coup, inconscient"

Au téléphone avec les secours le jour du drame, Julie Carrère décrit les symptômes de son fils. Le SAMU lui recommande de "le faire rentrer et de l'allonger" en attendant leur arrivée. Mais le personnel médical n'aura pas le temps de débarquer sur place : "je n'ai pas eu le temps de rentrer. Nicolas est tombé d'un coup, inconscient. On a rappelé les pharmaciens. Ils ont tenté de le ranimer, mais c'était trop tard" raconte, émue, Julie Carrère.

"J'ai eu l'impression d'être toute seule, que personne n'était là pour m'aider. Ils n'ont pas écouté la détresse d'une mère qui appelait à l'aide pour son fils. J'étais impuissante" poursuit-elle. 

Aujourd'hui, les parents dénoncent l'absence de prise en charge de leur enfant. "J'ai énormément de colère envers le service des urgences, qui ne se sont même pas déplacés. À quoi servent-ils quand on a besoin d'eux ?" s'interroge Julie Carrère, animée par un esprit de vengeance. "Je cherche à avoir des réponses, à savoir pourquoi ils ne se sont pas déplacés. Je veux venger mon enfant, et je veux qu'ils payent. Cela ne peut pas rester impuni" revendique-t-elle. 

Analyse des enregistrements téléphoniques

Une autopsie a été réalisée après l'ouverture d'une enquête préliminaire par le Parquet de Saint-Gaudens. Le diagnostic révèle que Nicolas est décédé d'une pneumopathie. "L'autopsie doit encore être affinée, notamment à propos de l'état de santé du jeune homme au moment du décès" analyse Christophe Amunzateguy, Procureur de la République du parquet de Saint-Gaudens. Les témoignages de l'ensemble des personnes intervenues et les enregistrements des appels au 15 doivent également être écoutés. 

Le procureur tient à respecter le temps de l'enquête, qui doit permettre de "déterminer s'il y a une responsabilité des services d'urgence ou non", et pointe "certaines conclusions hâtives qui indiquent des dysfonctionnements" même s'il comprend "la douleur de la famille". 

En cas de responsabilité avérée, une information judiciaire pourrait être ouverte par le Parquet de Saint-Gaudens. 

(Avec Christophe Romain et Olivier Denoun)

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