Près de 2000 propriétaires de voitures portent plainte lundi 5 juin contre Renault pour avoir été victimes de moteurs défectueux. Parmi eux, un automobiliste de Calmont (Haute-Garonne) qui a subi les dommages de cette défaillance trois mois après l'achat de son véhicule. Il témoigne.
La polémique enfle autour de certains moteurs Renault. Lundi 5 juin, près de 2000 propriétaires de véhicules déposent plainte contre le constructeur. Ils dénoncent des défauts de conception, ayant entraîné des déficits de performances et surtout des coûts de remplacement de moteur.
L'un de ses utilisateurs est basé à Calmont (Haute-Garonne). Il témoigne.
"La voiture ne voulait presque plus avancer"
"Cette voiture, c'est une catastrophe" amorce d'emblée Éric Cubilié, victime d'un moteur Renault. Trois mois après l'achat de sa voiture en 2019, les problèmes s'accumulent. "Sur l'autoroute, le voyant moteur s'est allumé mais c'était un problème de consommation d'huile. En même temps, je sentais des baisses de puissance de la voiture : je suis passé de 130km/h à 90km/h, puis crescendo 50 km/h jusqu'à 30km/h. La voiture ne voulait presque plus avancer. Cela nous a fait peur" explique-t-il. "Je me suis dit : ça y est, j'ai cassé le moteur."
Il tente de comprendre le problème en recontactant son vendeur. "Il dit que tout était en règle, que tous les entretiens étaient faits. Vu les justificatifs, la voiture était vraiment très bien suivie" se souvient-il.
Éric Cubilié doit donc de se rendre en centre Renault pour faire vérifier le véhicule. "Là, on me dit que j'ai consommé l'intégralité de ce qu'il y avait dans le carter d'huile." L'incompréhension est totale pour lui qui répète "être en colère" contre le constructeur.
Il change quand même le moteur, et débourse 2.000 € dans l'affaire même si le constructeur participe à hauteur de 80%. Mais les symptômes sont similaires. Il contacte alors le service client, qui lui indique qu'il est "un mauvais utilisateur", et que c'était "à cause de ça que le véhicule était en panne" partage l'automobiliste.
Au moins 1.800 autres utilisateurs touchés
Hors de lui, Éric Cubilié se demande s'il est le seul dans cette situation et se met à faire des recherches. Jusqu'à ce qu'il tombe sur un collectif sur Facebook, victimes du Motorgate. Comme lui, des utilisateurs rencontre les mêmes problèmes sur des moteurs Renault ou Nissan. "On est plus de 1.800 à être comme ça. On est tous des mauvais utilisateurs ?" s'interroge-t-il ironiquement. "On nous prend en otage."
Éric Cubilié porte plainte comme des dizaines d'autres automobilistes. "J'espère avoir un jugement favorable et que Renault reconnaisse ses tords définitivement. Il nous tarde que tout ça s'arrête, que l'on puisse me rembourser la voiture car j'ai encore le crédit à payer" peste-t-il.
Il sera représenté par Maître Lèguevaques. Face à l'ensemble de ces accusations, Renault a simplement indiqué que "93% des utilisateurs avaient bénéficié d'indemnités" via un communiqué.