En supériorité numérique pendant plus d'une période, le Stade Toulousain a attendu le dernier quart d'heure pour s'imposer au Stade Français (21-12), vendredi en ouverture de la 23ème journée de Top 14.
Le Stade Toulousain a donc attendu le dernier quart d'heure pour s'imposer au Stade Français (21-12) et ainsi faire un pas de plus vers la qualification, vendredi en ouverture de la 23ème journée de Top 14.
Après cette quatrième victoire de suite, la deuxième à l'extérieur après celle acquise contre Toulon à Marseille (34-24), le club le plus titré de France prend provisoirement 11 points d'avance sur le premier non qualifié, Montpellier.
A trois journées de la fin de la phase régulière, il a donc pris une bonne option sur la qualification, sur un barrage à domicile et peut même encore éventuellement lorgner une des deux premières places !
Une position qui semblait inconcevable à la fin de l'été, lorsqu'il était englué dans une série noire de cinq défaites de suite, inédite depuis plus de 50 ans.
Mais Toulouse n'est jamais aussi fringant qu'à l'approche de la phase finale, encore dans les cordes du Stade Français malgré cette troisième défaite lors des quatre derniers matches disputés à Jean-Bouin (après celles concédées contre Oyonnax et Grenoble).
Mais le mauvais souvenir de la fin de saison dernière et une qualification échappée après laquelle ils courent depuis 2009 pourrait revenir trotter dans les têtes de Parisiens.
Malgré un baroud d'honneur, ils n'ont même pas pu arracher un point de bonus défensif après l'essai de Yannick Nyanga, qui a aplati en coin après une percée de Sébastien Bézy récupérant une touche toulousaine ratée (75).
36ème minute, le tournant
Ils peuvent cependant s'en prendre à eux-mêmes, ou plutôt au coup de sang de Jonathan Danty, qui s'est fait justice après un croche-pied de Vincent Clerc (36), laissant ses partenaires terminer le match à quatorze.Cette 36ème minute a d'ailleurs été électrique, comme l'ensemble du match: au départ de l'action, un plaquage haut de Nemiah Tialata sur Laurent Sempéré, et à la fin une échauffourée...
Jusque-là, le Stade Français avait pourtant le match plutôt en main et mettait un gros volume de jeu, poussant à la faute des Toulousains sanctionnés par le pied de Jules Plisson, auteur de trois pénalités (2, 7, 19). Mais après une pénalité de Jean-Marc Doussain (4), Toulouse a recollé par un essai de Maxime Médard en bout de ligne sur un surnombre après plusieurs séquences (23).
Puis est donc arrivée cette fameuse 36ème minute et, nouveau coup dur, la sortie dans la foulée juste avant la mi-temps sur blessure de Plisson.
C'en était visiblement trop pour Paris, qui après avoir résisté pendant les vingt premières minutes de la seconde période, a fini par plier face à des Toulousains décidément de retour.
Ils ont dit...
Gonzalo Quesada (manager du Stade Français) : "J'aime bien parler d'habitude, mais je n'ai pas trop envie de rester... J'ai dit à mes joueurs que Toulouse avait gagné, mais que je suis très fier d'eux. Car ce qu'on a montré sur le terrain, notamment à un de moins, est énorme. Un rebond en leur faveur (sur le deuxième essai, de Nyanga, NDLR) a fait la différence. Il y a pas mal d'images qui m'interpellent.Si je suis en colère ? Non, il y a de la fierté. Mais il faut que je revois le match. Il y a beaucoup d'enjeu, ce ne sont pas des matches simples à arbitrer.
J'ai compris certaines réactions de mes joueurs, j'aurais même pardonné et compris
s'ils avaient été plus violents. Je tiens à les féliciter, au-delà de "Jo" Danty qui a fait une erreur de jeunesse (il a pris un carton rouge en se faisant justice
après un croche-pied de Clerc, NDLR). Il y a eu une bataille d'expérience entre la petite tricherie de Clerc et une faute de jeunesse. Je comprends aussi "Fatou" (Danty), quand il voit son pote (Laurent) Sempéré décapité (plaquage haut de Tialata au départ de l'action, NDLR) alors qu'il a eu deux opérations aux cervicales. Ce fait de match (exclusion de Danty, NDLR) a énormément de conséquences. Je suis fier, on a dominé en deuxième période à 14 mais ça n'a pas suffi. Et on a peut-être perdu Jules (Plisson, sorti blessé) pour un moment... C'est comme ça. Il y a quelques jours on avait une sensation de sérénité, elle a disparu. Mais on a beaucoup de ressources mentales pour rebondir. On est face à un bon défi."
William Servat (entraîneur des avants de Toulouse) : "C'est une belle chose ce soir (vendredi) de réussir une performance au Stade Français qui n'était pas forcément prévue dans notre tableau de marche. On a eu la chance de jouer à 15 contre 14, cela nous a souri. Mais on a eu du mal jusqu'à la fin.
Il faut féliciter les joueurs qui ont été magnifiques dans leur état d'esprit et se sont donné les moyens de repartir avec la victoire. On est très heureux mais
la saison est loin d'être finie. Tout est loin d'être parfait et on a encore beaucoup de travail. Ce soir, il y a eu des moments où les joueurs ont mis du combat, peut-être qu'un geste a mérité le rouge (pour Danty, NDLR) mais on ne va pas s'éterniser là-dessus. On a vu une belle rencontre avec de l'intensité et de l'agressivité saine des deux côtés, cela fait partie de notre sport. Et j'espère qu'il y en aura toujours."