Toulouse, amputé d'un bataillon d'internationaux, a essuyé sa deuxième défaite de la saison à domicile face à Pau (10-20), l'une des équipes en forme du moment, samedi lors de la 17e journée de Top 14
Les meilleurs moments de la rencontre
67 ans que la section Paloise n'avait plus gagné à Toulouse. C'était en 1950, aux Ponts-Jumeaux, sur le score de 9 à 6. Le match de samedi sentait le piège à plein nez. Et les Toulousains sont tombés dedans.
Qualifiés en quarts de finale de Coupe d'Europe et restés avant la parenthèse européenne sur deux victoires probantes en championnat sur le terrain du Stade Français (18-15) et face à Clermont (26-20), le retour au Top 14 est amer pour les hommes d'Ugo Mola qui ont grillé une cartouche en vue de la qualification.
Avec 42 points, ils glissent à la 6e place avant un déplacement à Montpellier et la réception de La Rochelle.
Attention donc à ne pas subir le même trou d'air que la saison dernière. Co-leaders fin janvier après avoir écrasé ces mêmes Palois (54-3), ils avaient ensuite connu un mois de février des plus difficiles.
Si Toulouse connaît un coup d'arrêt, on n'arrête plus en revanche la Section qui signe une quatrième victoire de rang dont deux à l'extérieur et grimpe à la 8e place avec un match en retard.
Sans sept internationaux français (Yann David, Gaël Fickou, Cyril Baille, Yoann Huget, Yoann Maestri, Jean-Marc Doussain et Christopher Tolofua), les Rouge et Noir ont été immédiatement mis sous pression par les Palois, pourtant privés de leur arrière et buteur Tom Taylor.
Les hommes d'Ugo Mola ont encaissé un premier essai du talonneur palois Thomas Bianchin (3e). En supériorité numérique après le carton jaune reçu par Ben Mowen (13e), ils ont égalisé sur un essai en bout de ligne du Samoan Paul Perez (21e, 7-7). Avant de se refaire distancer sur un essai du centre palois Julien Fumat (25e) après une réception de chandelle manquée par l'arrière Maxime Médard.
Une pénalité de Slade (40+1) et les Palois tournaient à la pause avec un avantage de dix points (17-7) qu'ils conserveront jusqu'à la fin de la deuxième période marquée seulement par deux pénalités de Toby Flood pour Toulouse (43e) et de Slade qui distançait pour de bon les Toulousains à deux minutes du terme (78e).
Ils ont dit
Ugo Mola (entraîneur de Toulouse): "On a essayé de s'autoprévenir mais malheureusement on est tombés dans le panneau. On voulait terminer une période plutôt positive de la meilleure des manières. Ce n'est pas le cas et il faudra cravacher pour récupérer les points laissés ce soir. On craignait le contexte, on le paye cash et ça ressemble à ce qu'on a vécu à la même époque l'an dernier. On s'est fait prendre ce soir, c'est cher payé, Pau a joué le coup parfait. L'addition est lourde au final".Sébastien Bézy (demi de mêlée de Toulouse): "On démarre pas très bien le match, on prend cet essai dès la première action. On a balbutié un peu notre rugby. On était sur des mois de décembre et janvier où on faisait plutôt des bons matchs, ce soir on a pas réussi à produire notre jeu. On va partir en vacances avec le mal de tête. On sortait d'une qualification en Coupe d'Europe, on était peut-être trop en confiance ce soir. Ça met un gros coup sur la tête mais on a un peu l'habitude maintenant de réagir et c'est ce qu'il va falloir faire contre Montpellier".
Fred Manca (entraîneur des arrières de Pau): "C'est tellement rare de gagner à Toulouse, ils ont été au bout de leur rêves, le groupe était préparé à un gros combat, ils se sont arrachés pour aller chercher cette victoire. On avait mis beaucoup l'accent sur la défense. Pour l'instant, on va parler des vacances, on va fonctionner match par match et après on verra."
Julien Pierre (deuxième ligne et capitaine de Pau): "Une victoire à l'extérieur, ça a toujours bon goût et une victoire à Toulouse elle a encore meilleur goût. On avait envie de faire un gros gros match, on avait dans le coin de la tête une victoire, ça a souri, tant mieux. On va continuer à construire match après match, on verra ce qu'il en est à la fin de saison. On n'était pas les plus mauvais il y a quatre matchs, on est pas champions du monde aujourd'hui, je reste prudent".