Martine Escadeillas avait disparu en décembre 1986 après avoir été agressée à Ramonville. Elle avait 24 ans. Un homme a été arrêté et mis en examen pour homicide volontaire. Au cours de sa garde à vue, il a reconnu son implication directe dans les faits qui lui sont reprochés.
C’est un rebondissement inattendu et sérieux dans l’affaire du meurtre de Martine Escadeillas.
Un homme de 55 ans, interpellé en Isére a reconnu son implication directe dans la disparition de la jeune femme en 1986. La jeune femme, âgée de 24 ans à l’époque, n’a plus donné de signe de vie depuis le 8 décembre 1986.
Son corps n’a jamais été retrouvé. Mais d’importantes traces de sang avaient été relevées aux moments des faits, dans la cage d’escalier et la cave de l’immeuble dans lequel elle résidait à Ramonville, à côté de Toulouse.
L'enquête relancée en janvier 2016
Au cours d’une conférence de presse, le procureur a confirmé ce vendredi matin que l’affaire a été relancée grâce à des éléments nouveaux confiés à la justice en janvier 2016 : une lettre dans laquelle une proche de la victime dirige les enquêteurs vers un homme qui était un ami de Martine Escadeillas. Cet élément jugé sérieux va permettre la réouverture de l’enquête. Une procédure longue et très complexe.Pas d’aveux, mais une implication directe
L’homme mis en examen pour « homicide volontaire », avait quitté rapidement la région à l’époque de la disparition de la jeune femme. Ce père de famille, qui a une activité professionnelle, a été interpellé mardi 22 janvier chez lui en Isère. C’est lors de sa garde à vue qu’« il a reconnu son implication dans les faits qui lui sont reprochés », sans toutefois faire d’ « aveux circonstanciés » selon les termes du procureur.Le soir du drame, il se serait rendu chez la victime qu’il connaissait pour lui déclarer son amour pour elle. Une discussion a eu lieu dans son appartement au 3ème étage. Il raconte qu’une dispute violente a éclaté, qu’il a exercé des violences sur la jeune femme. Elle aurait alors tenté de fuir, il l’a poursuivi dans le couloir, l’altercation et la rixe ont continuées, et la victime serait décédée vers le bas de l’escalier. L’agresseur aurait ensuite déposé le corps dans une cave, ce qui correspond aux traces de sang relevées à l’époque. La confusion devient totale ensuite : aucune explication sur la disparition du corps notamment.
Une affaire aux multiples rebondissements
La première L’enquête sur le décès et disparition de Martine Escadeillas a été ouverte en décembre 1986 et clôturée, non élucidée en 1989.Relancée 10 ans plus tard après des témoignages recueillis au cours de l’émission témoin numéro un. Une nouvelle information judiciaire est menée en mars 96 et de nouveau clôturé en 2008, après qu’une personne mise en examen ait fait l’objet d’un non-lieu.
C’est un courrier qui date de Janvier 2016, et des informations fournies par une proche de la victime qui va donner lieu à une nouvelle saisine de la justice et une enquête préliminaire, suivie par le parquet, avec une remise à plat de tous les éléments. Le caractère crédible de ce témoignage va conduire à l’ouverture d’une information judiciaire en 17 juillet 2018 et d’une interpellation le 22 janvier.
L'homme, incarcéré ne donne pas d’explication garde le silence. Il doit être de nouveau entendue lundi après-midi.
La justice espère avoir des éclaircissements sur la disparition du corps de Martine Escadeillas : C’est tout l’enjeu aujourd’hui pour élucider complétement l’affaire.
Le reportage de Stéphane Compan et Olivier Denoun
Retour sur l'affaire avec Pierjean Frison et Olivier Denoun