Toulouse : après la réanimation, la longue rééducation des malades du Covid-19

Pour les patients du Covid-19 passés dans les services de réanimation, les séquelles psychologiques et physiques sont parfois lourdes. Leur sortie de l'hôpital est conditionnée par un passage - plus ou moins long - en rééducation. Exemple au CHU de Rangueil, à Toulouse. 

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"J'ai eu l'impression de repartir de zéro mais par contre, les progrès sont très très rapides..."

Une renaissance

Patrick Laffargue est dans le service de médecine physique et de rédaptation du CHU de Rangueil, à Toulouse, depuis un mois. Ce salarié d'Air France a été atteint par le virus Covid-19. Il a passé 13 jours dans le coma. "Je ne me rappelle pas avoir eu mal, franchement, je l'ai très très bien vécu. C'est une renaissance..."Si Patrick Laffargue n'a pas eu de séquelles cognitives, physiquement, il était très affaibli. "C'est la perte musculaire qui était très importante. Et la capacité respiratoire. Et puis, le coeur qui bat un peu plus vite. Mais c'est en train de se renormaliser. Je suis autonome maintenant, je fais ma vie, dans ma chambre". 

"Les séquelles sont nombreuses, en effet, pour les patients atteints du Covid", explique le docteur Fanny Bounes-Vardon, praticien hospitalier au service réanimation au CHU de Rangueil. "De par leur station au lit, pendant en moyenne un mois, ils présentent un déconditionnement musculaire majeur. Il faut qu'ils réapprennent tout : l'alimentation orale, la déglutition, compromise pour certains, l'émission de sons, la récupération de la force motrice". 

"Je reviens de loin"

S'il peut paraître long, le passage dans le service de rééducation permet généralement de récupérer rapidement. "Au début, j'étais comme une larve", explique Louis, lui aussi malade du Covid, "mais ce matin, j'ai fait 420 mètres en dix minutes. Les progrès sont magnifiques, je me sens progresser de jour en jour". 

Psychologiquement, cette renaissance est souvent rude. A 51 ans, Christophe Rieux avoue être passé par une phase très difficile, après le réveil. "Au début, je pleurais souvent. Heureusement, il y a aussi un psychologue dans ce service, j'ai pu parler et après la première semaine, c'est allé mieux". 

Mais, dit-il, "je reviens de loin. Marche, concentration, mémoire, tout était touché. C'est une vraie cochonnerie, ce virus".

Le plus dur, c'est de se rendre compte qu'on est passé pas loin de la mort


En moyenne, les anciens malades du Covid passent trois semaines dans le service de médecine physique et de réadaptation. Le temps de se reconstruire et souvent, de préparer la suite. "C'est aussi  le temps pour prendre des décisions", explique Patrick Laffargue. "Moi, je vis à Paris et ma compagne à Toulouse. Je travaille beaucoup, un travail très prenant, et je faisais sans cesse les allers et retours. Beaucoup de fatigue. J'étais le bon client pour le Covid. Donc ma première décision, c'est de me faire muter à Toulouse...Voir le reportage de Christophe Neidhardt et Olivier Denoun, de France 3 Occitanie : 
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