Noémie, jeune auteure de bande-dessinée libanaise, avait dix-huit ans quand on lui a diagnostiqué un cancer. Elle raconte sans fard son combat et celui de ses proches dans un album foisonnant, paru en novembre dernier. Rencontre à Toulouse où elle vit désormais.
Tout commence par des démangeaisons. De plus en plus fortes. Etudiante aux Beaux-Arts de Beyrouth, Noémie, jeune femme pleine de vie qui partage son temps entre le travail, la fête et sa famille, va finalement découvrir qu'elle souffre d'un cancer. Une onde de choc vécue comme telle par elle et tous ses proches.
Alors qu'elle guérit, Noémie entreprend de raconter son histoire en bande-dessinée, un genre auquel elle ne pensait pas forcément en premier lieu. Elle y parle sans détours de la maladie, des symptômes, des effets secondaires, des épisodes de doute, de tristesse, d'angoisse. De la résilience face à cette maladie," la pire et la plus belle chose" qu'elle ait vécu, dit-elle... "Pourquoi ne pas en parler de manière franche ? C'est ça qui est intéressant..."
Entrecoupée de scènes de vie amoureuse, de fêtes avec la jeunesse libanaise, l'histoire de Noémie est un hymne à la vie et à sa famille, ultra-aimante, qui va l'entourer d'un soin jaloux durant tout le traitement puis sur le chemin de la guérison. Beaucoup d'amour dans ce récit à la première personne où la couleur est omniprésente : "Je voulais des couleurs marshmallows et licornes pour évoquer cette maladie écoeurante", explique Noémie qui travaille aux crayons, sans le noir qu'elle n'aime pas et trouve articificiel.
Invitée à venir en France pour réaliser cet album, Noémie s'est finalement installée à Toulouse, où elle travaille dans son appartement-atelier, quartier des Chalets. "De l'importance du poil de nez" (titre-mystère dont la réponse est entre les pages) est sorti début novembre, édité par la maison parisienne Sarbacane. Quand elle ne dessine pas, elle cuisine, et ses plats ont la même saveur et les mêmes couleurs que son art : à savourer sans modération...