Toulouse : de plus en plus de familles de réfugiés à la rue

Depuis le mois de mai, de plus en plus de familles de réfugiés et de mineurs se retrouvent à la rue. Pourquoi ? 

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A Toulouse, depuis plusieurs semaines, le constat est rude : de plus en plus de familles de réfugiés sont à la rue. Pour les militants du Droit au Logement 31, la raison de cette plus forte présence de familles sans solution de relogement est dûe à l'expulsion soudaine de plusieurs réfugiés d'immeubles désaffectés, à la saturation des centres d'hébergement d'urgence à Toulouse et au refus de financement des hébergements en hôtel par la préfecture de Haute-Garonne.

Après avoir depuis plus de 3 semaines installé un campement de tentes dans divers endroits du centre de Toulouse pour réclamer une solution de relogement pour 61 de ses adhérents, le DAL 31 a investi lundi 27 juin les locaux du 115 puis les anciens locaux du service gériatrie de l'hôpital Purpan.
Pour attirer l'attention de la préfecture et de la Mairie, les militants ont décidé de durcir le ton en réquisitionnant une petite partie d’un bâtiment vide, le Pavillon Junod à Purpan (Gériatrie), où certains adhérents du DAL vivent depuis le mardi 21 juin. 

Aujourd'hui, 150 adhérents du DAL 31 sont livrés à eux mêmes. Il s'agit pour la plupart de réfugiés politiques demandeurs d'asile originaires de Syrie mais aussi de Somaliens ayant fui les Shebabs. Pour les militants du Droit au Logement, les expulsions des hôtels ordonnées par la préfecture au mois de mai sont dûes, non pas à la fin de la trêve hivernale, mais à l'arrivée de l'Euro 2016 qui a fait exploser le coût des chambres d'hôtel. "La préfecture n'ayant plus les moyens de payer, des dizaines de personnes se sont retrouvées à la rue", explique François Piquemal militant du Dal 31.

À cela s'ajoute depuis le 12 avril, la suppression par le conseil départemental de Haute-Garonne de l'accueil hôtelier des mineurs isolés. France 3 Midi-Pyrénées a d'ailleurs rencontré Malou, 16 ans, vivant à la rue depuis 1 mois. Néanmoins, le Conseil Départemental affirme vouloir créer 100 places d'accueil d'urgence suplémentaires d'ici déçembre 2016. 

En réquisitionnant le bâtiment vide appartenant aux hôpitaux publics, les militants du Dal 31 estiment ne faire qu’appliquer une loi héritière du Conseil National de la Résistance. Une loi qui, selon eux, aurait dû être mise en application depuis longtemps par la préfecture "tant le nombre de sans-abris ne cesse d’augmenter et tant les logements vides qui participent à la spéculation immobilière sont nombreux à Toulouse", ajoute François Piquemal.


Expulsion du quartier de Izards : 20 familles à la rue 

Expulsion dans un délai de deux mois et 540 euros de loyer à payer par appartement à compter du mois de septembre 2016. Tel est le jugement rendu en février 2016 par le tribunal de grande instance de Toulouse à l’encontre de 23 familles de réfugiés syriens qui occupaient des logements vides dans une barre d’immeuble destinée à la démolition dans le quartier populaire des Izards.

Depuis leur arrivée aux Izards, une vingtaine de familles syriennes ont été relogées par la préfecture. Le nombre de squatteurs dans les appartements de la place des Faons n’avait pas diminué pour autant. Car à peines libérés, les logements sont à nouveau occupés par des familles syriennes venues d’Espagne ou d'ailleurs. 

"21 personnes sont hébergées à l’hôtel, 92 dans des petits appartements Adoma et 10 personnes dans des centres d’accueil de demandeurs d’asile de Toulouse. Toutes ces personnes avaient fait l’objet d’un recensement en octobre dernier et les enfants ont été relogés près de leur lieu de scolarisation comme s’y était engagé le préfet", a précisé Frédéric Rose, le directeur de cabinet du préfet.

Pourtant, pour le DAL, il ne s'agit en aucun cas d'un mirage. Ces 150 personnes à la rue sont bel et bien réelles. A cause du manque de place dans les hôtels et dans les centres d'hébergements d'urgence, c'est 20 familles Syriennes qui sont actuellement sans toit. Quand les enfants sont scolarisés des parents d'élèves propose des solutions provisoires de logement mais aucune solution pérenne n'est envisagée par la Préfecture. 



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