Une Toulousaine a eu l'idée de prendre des notes sur les discussions qu'elle a eu avec ses copines en ligne pendant le confinement. Elle les propose à deux éditeurs. Le livre est publié et en vente dans les plus grandes enseignes.
Une Toulousaine, Emmanuelle Monferran, a fait du confinement une expérience originale... Elle a pris des notes lors des tchats quotidiens avec ses copines à l'heure de l'apéro. A l'issue du confinement, elle a décidé d'envoyer ce texte improbable à deux maisons d'édition. Résultat : "Les phrases Confillements" est paru et se trouve en ligne sur des sites comme la Fnac et Decitre avant une diffusion imminente dans les librairies. 3 questions à Emmanuelle Monferran...
Comment vous est venue cette idée de prendre des notes ?
Au début du confinement, le 13 mars, j'ai écrit pour moi comme un journal de bord. J'écris beaucoup. Et puis, sans que ça n'ait de rapport, j'ai créé un groupe avec une dizaine de copines pour qu'on puisse échanger quotidiennement sur FaceTime à l'heure de l'apéro. J'ai dit : "celles qui veulent se connecter se connectent".
Au bout de quelques jours, les conversations m'ont paru à la fois pathétiques et très drôles. On parlait de tout, des gosses, du confinement, des maris, de sexe, d'amitié, etc. J'ai commencé à noter des phrases. Mais je n'ai pas gardé ça longtemps pour moi. Je le leur ai dit et c'est devenu un jeu... "Celle-là tu peux la noter !". J'ai noté !
Aviez-vous déjà l'idée d'en faire un livre ?
Non, j'ai eu très vite le souhait d'en faire une déclaration d'amitié ! Mon idée était de regrouper ces phrases et d'en faire un livret que je comptais offrir à mes copines à l'issue du confinement. Ce que j'ai fait d'ailleurs. J'ai publié chez un imprimeur, pour elles, ces phrases, quasiment sans relecture, sans dénaturer, sans changer quoique ce soit.
Quand j'ai vu les réactions, je me suis dit : pourquoi ne pas le partager ? J'ai écrit à deux éditeurs et à ma grande surprise, parce qu'ils ont eu beaucoup plus de manuscrits durant cette période, le livre a été retenu par Vérone Editions. J'ai utilisé comme préface le texte très personnel que j'avais écrit pour moi, sans qu'il ne soit destiné à être publié. Et puis viennent ces phrases extraites de nos discussions.
Quel sens vous donnez à cette belle aventure ?
C'est un livre qui n'est pas remarquablement bien écrit. C'est un projet brut, je voulais que ce soit très authentique : la vraie vie des vrais gens. Il n'y a pas que des trucs de filles. C'est le reflet d'une période vécue. On parle d'amitié, d'amour, du temps, des projets, de sexe avec des phrases simples, parfois puériles, parfois pathétiques et touchantes.
C'était faire une déclaration d'amitié à mes amies comme je l'ai dit mais aussi faire quelque chose de cette période-là. J'aurais souhaité organiser une soirée de lancement pour le livre, mais ça n'a pas été possible. On s'est quand même réuni après le confinement et j'ai fait lire à chacune une phrase. J'ai aussi sollicité une amie dessinatrice. J'ai voulu faire de ces retrouvailles digitales un peu tristes, quelque chose de gai.
EXTRAITS
Bravo aux enfants pour le Bac, ça c'est fait !
J'ai pas l'impression qu'il va changer une minute de son emploi du temps pour moi. Même en confinement. Mais quel con.
J'ai un double appel pour un apéro Face time avec mes beaux-parents je vous laisse.
Moi je vais chez le petit caviste vicieux dans la rue. Ya une vieille elle me collait elle respectait pas les un mètre.
Vous pensez que je peux lui faire bouffer ses c... pour qu'il ferme enfin sa g... ?
Je pense que les masques ne servent à rien.
Je comprends pas ceux qui mettent leur masque seul dans leur caisse.