Des enseignants du lycée Déodat-de-Séverac ont mené une opération "lycée mort", jeudi 27 janvier 2020. Ils dénoncent une perte très importante d'élèves, qui fragilise l'établissement, et exigent des réponses de leur tutelle.
C'est une véritable hémorragie. Selon le communiqué envoyé par les enseignants, le lycée Déodat-de-Séverac aurait perdu 400 élèves en deux ans. Conséquence : 15 postes d'enseignants ont été supprimés (22 en deux ans), 5 classes ont fermé, soit 220 heures d'enseignement en moins.
Des élèves perdus après le transfert de classes dans un autre lycée
Qu'est-ce qui explique cette situation ? Selon les enseignants mobilisés, tout commence il y a deux ans quand le ministère de l'éducation nationale décide de transférer trois classes technologiques au lycée Gallieni, une réponse aux tensions que vit cet établissement. Problème : ces sections ne sont finalement pas ouvertes. Mais les élèves ne reviennent pas pour autant à Déodat-de-Séverac. Cela représente environ 100 élèves en moins. "C'est un véritable fiasco", déclare François Chérigny, responsable de la section SNES au lycée. "Et puis, nous sommes les seuls à supporter les conséquences de ce transfert. Pourquoi n'a-t-on pas demandé à d'autres établissements ?"Les enseignants sont inquiets
Deuxième origine de cette perte d'effectif : la réforme du baccalauréat. Les élèves en effet doivent choisir trois enseignements de spécialité en 1ère mais ils en abandonnent une en Terminale. Or, pour les scientifiques, le choix est vite fait : seules les maths et la physique sont conservées, au détriment d'autres spécialités. Or le lycée Déodat-de-Séverac est spécialisé en sciences et technologies : sa spécialité sciences de l'ingénieur est donc en perte de vitesse.Enfin, devant cette hémoragie brutale, et l'absence de réponse satisfaisante à ce sujet, les enseignants inquiets se demandent si leur établissement, très étendu et bien placé à Toulouse, ne serait voué à la fermeture, au profit d'un projet immobilier.
Le Rectorat, que nous n'avons pu encore joindre, a répondu au corps enseignant que le transfert des classes technologiques vers le lycée Gallieni ne relevait pas de sa responsabilité mais de celle du ministère.