Avec le report de leur examens de fin d'étude à septembre en raison du Covid-19, 48 élèves en CAP et BP d'écoles de coiffure de Toulouse ont vu leur dossier rejeté et risquent d'être pénalisés pour la réalisation de leurs premiers contrats cet été. Ils manifestent ce mercredi devant le Rectorat.
En raison du Covid-19, de nombreux examens ont été reportés au mois de septembre, comme ceux des élèves des écoles de coiffure de Toulouse. Les dossiers académiques de 48 étudiants d'écoles privées toulousaines, étudiants en CAP et BP, ont été rejetés. Cette décision, prise par le Rectorat de Toulouse, affecte les étudiants dans leur projet professionnel, notamment ceux qui avaient trouvé un travail cet été. Ils manifestent ce mercredi devant l'institution.
Selon la directrice de l'Ecole Toulousaine d'Esthétique, de coiffure et de commerce de Toulouse, Myriam Ferretti "le Rectorat a pris la décision en date du 4 mai 2020 de remplacer l'examen ponctuel par la présentation d'un livret de formation récapitulant le parcours scolaire du candidat, à présenter pour le mois de juin."
Les emplois d'été pénalisés
Le 3 juillet dernier, "le Rectorat juge les dossiers non conformes, pénalisant fortement tous les candidats," toujours selon la directrice de l'école de coiffure ETE. Les examens sont reportés à septembre, en attendant, leurs engagements professionnels de cet été seraient fortement compromis.Selon la directrice de la deuxième école de coiffure toulousaine concernée, Malika Benzaït, il s'agit d'une injustice. "Nous sommes sûrs que nos dossiers étaient complets". Aucun stagiaire de son école, l'Académie Coiffure, n'a vu son dossier validé. Selon elle, il s'agit d'une inégalité entre centres de formation, voire d'une discrimination des écoles hors-contrats : "seuls les établissements n'étant pas sous licence d'Etat ont vu leurs dossiers refusés". La directrice envisage désormais des poursuites judiciaires.
Au total 48 étudiants seraient concernés. Sabrina Corbaux est stagiaire en dernière année de brevet professionnel à l'académie coiffure. Elle se désole : "c'est le flou total. Il est clair qu'il y a eu un manquement au niveau de l'égalité et de l'impartialité." A 29 ans, la stagiaire est en contrat dans un salon, après 4 ans d'étude suite à une reconversion.
Son inquiétude se tourne aussi sur les examens de septembre. "Comment vont-ils pouvoir organiser cette session avec les restrictions dues au Covid-19"? s'interroge Sabrina."Aujourd'hui, mon brevet professionnel, je le mérite, je l'attends. Sans ça je ne peux pas signer mon CDI."
Rassemblement sous les fenêtres du rectorat
Les étudiants et responsable d'établissement concernés manifestent ce mercredi matin en silence "pour se faire entendre". Une délégation a été reçue dans les locaux du Rectorat, qui n'a pour l'instant pas accepté de rouvrir les dossiers. Le rectorat n'a pour l'instant pas répondu à nos sollicitations sur ce dossier.
Le reportage de Serge Djian et Eric Foissac