Face aux tensions apparues autour de la "maison de Georges", habitation squattée à Toulouse (Haute-Garonne), et à la pression médiatique, la préfecture de Haute-Garonne annonce lancer un "procédure d'expulsion accélérée".
Tout s'est subitement accéléré dans l'affaire de la "maison de Georges", cette habitation située route de Launaguet à Toulouse (Haute-Garonne) et squattée par une quinzaine de personnes. Mardi 26 octobre dans la soirée, la préfecture de Haute-Garonne a annoncé dans un communiqué le "déclenchement d'une procédure d'expulsion accélérée".
Le propriétaire de la maison a saisi ce jour le préfet, lequel a immédiatement déclenché la procédure d’expulsion accélérée pouvant conduire si nécessaire à l’évacuation des lieux, par décision administrative telle que prévue par la loi.
Préfecture de la Haute-GaronneCommuniqué de presse, mardi 26 octobre 2021
Campagne médiatique
Depuis plusieurs jours, Marie-Ange Dematis se démène afin d'alerter sur cette situation. Après des appels à l'aide sur les réseaux sociaux, avec la création d'un groupe sur Facebook, la fille du propriétaire de ce logement a sollicité les médias, dont France 3 Occitanie.
Après plusieurs articles et reportages dans la presse locale, l'ancienne candidate de l'émission "l'Amour est dans le pré" multiplie depuis mardi les interventions sur les chaînes d'information en continu.
Tensions entre pro et anti squatteurs
Sur le terrain, dans le même temps, des soutiens à Georges, 84 ans, et sa fille se sont rassemblés devant la maison afin de faire pression sur les occupants. Parmi eux, d'anciennes personnes ayant participé en début d'année, avec notamment plusieurs individus d'extrême-droite, à la mobilisation pour la libération de la "maison Roland", située avenue de Fronton, toujours à Toulouse, comme le montre cette capture d'écran sur une page Facebook.
Dans le courant de l'après-midi, anti squatteurs et pro occupants, soutenus par l'extrême-gauche, se sont fait face dans une ambiance très tendue. Il a fallu l'intervention de la Police nationale afin que la situation ne "dégénère" pas, comme le rapportent nos confrères de 100% radio.
La précarité en toile de fond
C'est dans ce contexte et pour éviter de revivre l'épisode de la "maison de Roland" que la préfecture de Haute-Garonne a décidé d'engager cette "procédure accélérée d'expulsion".
Cette affaire de maison squattée est la troisième à Toulouse depuis le début de l'année 2021. Mais derrière la polémique se cache également "la réalité de la grande précarité", comme l'a titré le site Médiacités en mai 2021 lors de l'occupation d'une habitation au quartier des Sept Deniers. Dans l'impossibilité de se loger, car sans revenu en raison d'un système ne leur permettant pas de bénéficier d'un logement, des sexagénaires sans ressource ni retraite, des intermittents sans travail ni indemnité, des ouvriers précaires ou des étudiants n'ont pas d'autres moyens que de squatter des habitations toulousaines.