La maison de Georges, située dans le quartier des Izards près de Toulouse, est squattée depuis mardi 19 octobre. C’est la troisième fois que le retraité de 84 ans et sa fille doivent faire face à ce genre de situation.
Comme tous les matins, Georges Dematis passe devant le 112, route de Launaguet pour aller chercher son pain. A 84 ans, le retraité jette un coup d'œil sur sa propriété. Mardi 19 octobre, au matin, rien à signaler. Mais quelques heures plus tard, un voisin l’appelle pour lui indiquer qu’il y a du monde chez lui. Une autre voisine confirme. Elle aurait vu des personnes avec une scie circulaire vers le portail de la maison. Le retraité, qui habite à proximité, se rend sur place et appelle le 17. Ce n’est pas la première fois qu’il connaît ce genre de mésaventures. En vente depuis 4 ans, sa maison a déjà été squattée deux fois ces derniers temps. “L’an dernier, nous avions muré tous les accès.”
Pas de "flagrant délit"
Sur place, les policiers recueillent un témoignage indiquant que la quinzaine d’occupants sont présents depuis une semaine, soit bien plus que le délai de 48 heures qui permettrait d'intervenir en “flagrant délit”. Au-delà, les forces de l’ordre ne peuvent plus rien faire sans une autorisation délivrée par le pouvoir judiciaire. Marie-Ange Dematis, la fille de Georges, conteste : “J’ai 15 courriers de voisins attestant sur l’honneur que cela faisait moins de 48 heures que la maison était occupée.” Elle explique : “Je me suis déplacée au commissariat central, à celui de la Vache, mais les policiers s'appuient sur ce faux témoignage.”
"La maison doit être démolie"
Près d’une semaine après la découverte de l’occupation de leur maison, le propriétaire et sa fille n’en peuvent plus. “Il faut que ça s’arrête. Ce n’est pas normal que ce soit toujours aux mêmes de se battre. ”Désormais, un huissier de justice doit se déplacer pour dresser un constat d’effraction. Mais Marie-Ange Dematis refuse d’emprunter la voie judiciaire pour le moment. “C’est une procédure qui va prendre plusieurs années et la vente de la maison est actée. Dans les six prochains mois, elle devait être démolie. Mon père ne veut plus s’en occuper et je ne pouvais plus l’entretenir.”
Alors, elle a décidé “de se battre différemment”, en interpellant les médias. Marie-Ange Dematis a créé une page Facebook et souhaite organiser une manifestation samedi 30 octobre, pour faire connaître la situation de son père et sensibiliser les habitants du quartier. “Après nous, ce seront d’autres familles qui devront faire face à ce genre de problèmes.”