Le gouvernement français demande à Airbus, visé par plusieurs enquêtes sur des irrégularités dans des transactions, de faire preuve de "transparence" après la révélation d'un nouveau front aux Etats-Unis
"Dès lors qu'une justice ou des justices sont saisies, la demande du gouvernement français est celle de la transparence, s'il y a un doute, il faut lever le doute", a déclaré Christophe Castaner interrogé par des journalistes sur le nouveau front qui s'est ouvert pour Airbus aux Etats-Unis sur le plan des affaires.
"Dans toute entreprise où la France est actionnaire, c'est une exigence de principe et personne ne doit déroger à cela", a-t-il ajouté. L'Etat français détient 11,1% du capital d'Airbus.
Le groupe a annoncé mardi avoir découvert "certaines inexactitudes dans les déclarations faites au Département d'Etat américain" au titre de la réglementation américaine sur la commercialisation d'armes (Itar) et la déclaration des agents et de commissions relatives aux transactions.
Cette nouvelle affaire intervient alors que l'avionneur européen est déjà visé par des enquêtes sur des irrégularités sur des transactions en Grande-Bretagne, en France, en Autriche et en Allemagne.
Airbus avait lui même dénoncé des irrégularités sur des transactions en 2016 auprès des autorités judiciaires britanniques et françaises pour mettre le groupe à l'abri d'éventuelles poursuites, notamment américaines, grâce aux dispositions contenues dans les lois britannique (UK Bribery Act) et
française (loi Sapin II). Une telle procédure permet aussi d'espérer une réduction du montant de l'amende, selon un expert.
Le constructeur est visé par deux autres enquêtes en Autriche et en Allemagne autour de la vente d'avions de combat de type Eurofighter à Vienne.