C'est un cri d'alerte que poussent des internes au service de néonatalogie du CHU de Purpan à Toulouse. Le manque d'effectif dans le service, inscrit dans la durée, atteint ses limites depuis que plusieurs d'entre eux sont en arrêt maladie, dont certains pour épuisement professionnel.
L'hôpital des enfants de Toulouse, c'est près de 50 000 passages aux urgences et 30 000 hospitalisations par an. Il y a un an déjà, plusieurs chefs de service avaient démissionné de leurs fonctions administratives pour dénoncer le manque de personnel face à un accroissement permanent de la population accueillie.C'est encore une fois ce que dénoncent des internes. Ils sont au nombre de cinq dans le service de néonatalogie. Dont trois en arrêt maladie, certains pour épuisement.
Dans un courrier adressé à certains médias, ces internes relatent qu'aujourd'hui, jeudi 22 octobre, le service fonctionne sans interne, pour ces raisons. "Nous ne voulons pas attendre une catastrophe qui ferait parler forcément d'elle dans les médias".
"Je ne pense pas qu'il y ait eu d'erreurs de commises", confie une interne à France 3 Occitanie, "mais si on continue à ce rythme, c'est quelque chose qui va finir par arriver, même si on fait au mieux notre travail".
"La situation est grave parce qu'en pratique, plus d'internes dans ce service, dans la quatrième ville de France, ce n'est plus jouable", explique Laureline Houssin, interne elle aussi. "On essaie de tirer la sonnette d'alarme parce que les conditions dans lesquelles on travaille ne sont pas satisfaisantes. On a peur de faire des erreurs, on a peur de ne pas bien gérer nos patients".Chaque année, il y a des demandes qui sont faites pour avoir plus d'effectifs ou pour un soutien plus important, et qui restent chaque année sans réponse
Sollicitée par France 3 Occitanie pour réagir à ces inquiétudes, la direction du CHU de Purpan a laissé la parole à Didier Carrié, doyen de la faculté de médecine de Toulouse Purpan, responsable des internes. Il convient que la situation est très difficile, et pas seulement en pédiatrie. "Il est certain qu'avec l'explosion démographique, au niveau de la région Occitanie, ces dernières années, et le fait qu'il n'y a pas eu d'augmentation du nombre d'internes, et notamment en pédiatrie, les internes sont en souffrance".
Chaque année, explique Didier Carrié, les doyens, avec l'ARS (agence régionale de santé), demandent au ministère de la santé de nouvelles répartitions de postes d'internes mais "malheureusement, pour le moment, nous n'avons pas été entendus pour qu'il y ait une augmentation et une compensation du déficit des internes dans différentes disciplines".