Un sans-papier a été interpellé par la police mercredi au Mirail devant les locaux de l'association TO7 où il suit des cours de français. Placé en rétention, il a finalement été libéré. Mais les responsables de l'association (pourtant subventionnée par l'Etat) sont choqués par la méthode.
"En 30 ans de présence dans le quartier, on n'a jamais vu ça". Christophe Coulinié ne cache pas sa colère. Le directeur de l'association T07 à la Reynerie à Toulouse est toujours très "choqué" par la méthode employée par les policiers mercredi.Ce jour-là, les membres de l'association s'apprêtent à ouvrir les portes du local pour les cours d'alphabétisation. Monsieur L. est inscrit à ces cours et, arrivé en avance, attend devant la porte. Une voiture de police s'arrête et le contrôle. Malgré l'intervention des membres de l'association, les quatre policiers interpellent le sans-papier. Il est placé en rétention à Cornebarrieu.
TO7, association implantée depuis 30 ans à la Reynerie et reconnue pour ses actions d'insertion et de travail social dans le quartier, fait alors jouer ses contacts parmi les élus de Toulouse et jusqu'à la préfecture. "Le comble, indique Christophe Coulinié, c'est que nous sommes fortement subventionnée par la préfecture !".
Finalement, en fin de journée mercredi, Monsieur L. est libéré. Il doit subir dans les prochaines semaines une intervention chirurgicale. Mais pour les responsables de l'association, c'est la méthode employée par la police qui choque. T07 a pignon sur rue et tout le monde sait quel public y est accueilli, indique son directeur.
Contactée par nos soins, la préfecture de la Haute-Garonne a indiqué que "la situation de Monsieur L. ne justifiait pas qu'il soit maintenu au centre de rétention administratif".