Toulouse : l'Ehpad Crampel épinglé pour "mauvais traitements" envers des résidents

Plusieurs employés et proches de familles ont dénoncé des pratiques de soins relevant de la "maltraitance" à l'Ehpad Crampel de Toulouse. La direction de l'établissement nie les faits. D'autres salariés se disent "choqués" par ces accusations qui pour eux sont totalement infondées.

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Après l'Ehpad Saint-Exupéry à Toulouse, c'est maintenant la maison de retraite Crampel du groupe privé Orpea qui est épinglée pour des cas de maltraitance commis par des membres du personnel de l'établissement.
Mercredi 14 juillet, nos confrères de La Dépêche du Midi, ont publié sur leur site plusieurs témoignages de familles et salariés de l'Ehpad qui révélaient que "de graves dysfonctionnements étaient susceptibles de mettre en danger la vie des 70 résidents." Toujours selon le quotidien régional, "depuis l'arrivée d'un nouveau directeur au début de l'année 2020, les conditions de vie des résidents se seraient nettement degradées.".

Un collectif de familles des victimes présumées de "ces maltraitances" se serait ainsi constituer. Des soignants, salariés de l'Ehpad sont montés au créneau pour dénoncer ces "mauvais traitements infligés aux personnes âgées de la résidence.".

"J’ai travaillé dans beaucoup d’Ehpad, mais dans celui-ci, ça dépasse tout ce que j’ai pu voir. J’ai constaté de graves erreurs, j’ai notamment vu une perfusion posée à l’envers ou un pansement qui avait été fait avec du papier toilette. Lorsque je revenais de congés, je devais souvent changer trente pansements dans la journée. Une résidente qui avait été amputée et dont le patch de morphine n’avait pas été changé depuis 15 jours hurlait de douleur. Certains collègues mettaient ça sur le compte du délire", raconte Sophie, employée dans la maison de retraite, à La Dépêche du Midi. 

Pansements et protections non changés, médicaments distribués par des personnes non qualifiées, les témoignages paraissent accablants. Une salariée de l'Ehpad révèle également avoir déposé une main courante contre le directeur de l'établissement.

Il y a un énorme turn-over parmi le personnel. Beaucoup commettent des erreurs par négligence ou méconnaissance. Ma mère a fait plusieurs chutes, j’ai dû me battre pour que son lit soit placé plus bas, et j’ai également acheté une housse de coussin antichutes.

Une famille de victime qui s'est confiée à La Dépêche du Midi.

La direction de l'Ehpad et certains salariés nient catégoriquement les accusations de maltraitance

Contacté par France 3 Occitanie, Denis Richard, le directeur de l'Ehpad Crampel à Toulouse nie catégoriquement les accusations des soignantes interrogées par le journal. "L’ensemble de l’équipe et moi-même sommes choqués par les propos et situations rapportés dans l’article de la Dépêche du Midi, qui sont en décalage avec les faits.".

Il reconnaît "avoir rencontré des difficultés de communication avec quelques familles, avec lesquelles, il a pu échanger" et réfute "tout cas de maltraitance au sein de son établissement." Il assure en insistant à plusieurs reprises "vouloir créer une atmosphère de vie chaleureuse et proposer des ateliers thérapeutiques.

Ce dialogue est essentiel car il nous permet de répondre de manière toujours plus adaptée aux besoins formulés par les résidents et leurs proches, et de mettre en place, dès que cela s’avère nécessaire, des actions d’amélioration personnalisées.

Denis Richard, directeur de l'Ehpad Crampel.

Certains salariés de l'Ehpad nient également les propos rapportés : "nous sommes profondément choqués par les accusations rapportées. On nous accuse de maltraitance, c'est extrêmement grave et jamais il n'y a eu de tels actes dans notre établissement.", a confié à France 3 Occitanie une soignante de l'Ehpad Crampel. Plusieurs employés, des aides soignants, infirmiers, ont tenu à apporter leur soutien à la direction de l'établissement. Dans leur courrier, tous réfutent les accusations de "maltraitance". Une aide soignante de nuit écrit : "je fais partie de vos équipes depuis décembre 2018. Je ne tolère aucune forme de maltraitance et refuse d'être considérée comme telle." "Nous avons toujours eu tout ce qu'il faut comme matériel mis à notre disposition pour les soins d'hygiène de nos résidents", insiste un autre salarié dans sa lettre de soutien. 

L'article qui nous accuse de maltraitance m'a profondément touchée et est à l'opposé des valeurs que nous transmettons chaque jour. Aucun salarié ne tolère la maltraitance et je refuse que de faux témoignages nous fassent passer comme tel.

Une infirmière de l'Ehpad.

L'ARS Occitanie saisie

Selon La Dépêche du Midi, le collectif des familles a alerté plusieurs élus sur la situation à l'Ehpad Crampel. Une équipe de l'Agence régionale de santé s'est même rendue sur place.

Contactée par France 3 Occitanie, l'ARS a confirmé que "des inspections étaient en cours." "Nous donnerons les conclusions mi-septembre aux familles, après la remise des informations" a-t-elle précisé.

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