Laure Betbeder, l'enseignante du collège de Bellefontaine de Toulouse, hospitalisée vendredi après 26 jours de grève de la faim pour obtenir sa réintégration et celle de collègues, a décidé de cesser son mouvement.
Laure Betbeder, 33 ans, qui a perdu 10 kilos depuis le 22 juin et a été hospitalisée vendredi, "cesse sa grève de la faim. C'est officiel", a indiqué son collègue membre du collectif, Didier Vilas.
Sa mère, Annick, 66 ans, également en grève de la faim et hospitalisée, cesse aussi son mouvement.
"Laure a la possibilité de réintégrer le collège de Bellefontaine. Elle va sûrement le faire", a-t-il estimé, ajoutant que le collectif devait se réunir vers la mi-journée pour décider de la suite du mouvement.
"Encore une fois, l'idée est de diviser pour mieux régner. Le cas de Laure a été traité individuellement", s'est insurgé M. Vilas, alors que le geste de l'enseignante "s'inscrivait dans une démarche collective".
Dans un communiqué, le collectif indique avoir pris "acte des avancées positives" contenues dans les propositions de la médiatrice de l'Education
nationale : l'effacement des dossiers de toutes les mesures disciplinaires et rapports visant les cinq enseignants ainsi que la levée des mutations dans l'intérêt du service.
Mais le collectif réclame de pouvoir rester au collège et non d'être muté d'office comme cela avait été décidé par le rectorat, d'autant que désormais plus rien ne leur est reproché.
De nombreux enseignants de Bellefontaine avaient fait grève en novembre-décembre 2014 pour dénoncer un manque de moyens alloués par le ministère de l'Education à leur collège, alors que celui-ci devait expérimenter un renforcement des mesures en faveur des élèves défavorisés, la réforme de l'éducation prioritaire (REP+).
Dans les mois qui ont suivi, le conflit social a dégénéré en querelle acrimonieuse avec le principal du collège et le rectorat.
Les enseignants touchés par les mesures disciplinaires se sont estimé victimes de "sanctions". Cinq d'entre eux se sont constitués en collectif. Et Laure puis sa mère Annick avaient alors entamé une grève de la faim pour faire aboutir les revendications du collectif. Deux enseignantes de l'établissement ont aussi entamé mercredi dernier le même mouvement. Elles y ont mis aujourd'hui.