200 militaires de l'armée de l'Air, de l'Espace, des partenaires étrangers et des entreprises privées sont réunis au CNES de Toulouse depuis le 21 février pour l'exercice AsterX 2023. Une simulation d'une guerre de l'espace qui se termine ce vendredi 10 mars. A cette occasion, une intersyndicale de salariés a envahi le bâtiment pour réclamer des hausses de salaire.
Toulouse continue de monter en puissance sur le spatial en vue de l'installation prévue en 2025 du Commandement de l'espace (CDE) dans la ville rose mais aussi du Centre d'excellence de l'OTAN pour le spatial (COE).
Plus de 200 militaires et industriels pour AsterX 2023
Depuis trois semaines, plus de 200 personnes, militaires de l'armée de l'Air et de l'Espace, et des industriels et des partenaires étrangers de l'OTAN, s'entraînent dans les locaux du CNES (Centre national d'études spatiales) de Toulouse à une série de menaces dans le domaine du spatial.
Cet exercice, AsterX 2023 prend aussi en compte de nouveaux défis comme celui des cyberattaques, y compris avec des partenaires internationaux. Il se termine ce vendredi 10 mars.
AsterX les place dans « un environnement simulé réaliste et complexe, pour faire face à l'émergence de menaces toujours plus nombreuses et variées », selon le Commandement de l'espace. Espionnage des atouts au sol ou en orbite, interception de signaux, approche de satellites critiques (ou de ceux de nos alliés), aveuglement ou intervention sur nos capteurs… Les scénarios ne manquent pas.
Un exercice en temps réel
Crée en 2021, AsterX est unique en Europe. Pour la première fois cette année, il s'est réalisé en temps réel avec un scénario comprenant 23 événements spatiaux et 5000 objets spatiaux simulés. Une sorte de guerre des étoiles fictive que les militaires ont dû appréhender.
Cette édition 2023 avait donc pour objectif l’entraînement des unités du CDE (commandement de l'espace), dans un environnement simulé réaliste et complexe.
"Cette année, AsterX s’articule avec Orion, exercice interarmées d’envergure impliquant tous les milieux et champs de conflictualité. Cette intégration permet de tester l’interopérabilité entre les centres de contrôle des opérations spatiales militaires et les autres structures de commandement. Se déroulant en temps réel, l’exercice gagne en réalisme au niveau tactique, notamment lors des phases d’exploitation des données et d’analyse de la situation spatiale", communiqué de presse du Ministères des Armées du 23 février 2023.
Rattrapé par le climat social
Ce vendredi alors que l'exercice touche à sa fin, des salariés du CNES se sont invités dans le hall du bâtiment où se trouve la direction du Centre spatial de Toulouse. Mené par l'intersyndicale, ils réclament des hausses de salaires face à l'inflation record.
Ces salariés craignent une perte de compétence et d'attractivité du CNES si leurs salaires ne sont pas revalorisés très vite. 2,2% d'augmentation non-négociable ont été proposés à l'ensemble des salariés.
Une offre "inacceptable" pour cette intersyndicale qui a envahi le bâtiment ce vendredi.
Dans une période où les départs du CNES se multiplient, où les recrutements sont de plus en plus difficiles, annoncer des augmentations de cet ordre est une insulte envers les salariés. C'est aussi une attaque de plus contre le CNES, qui perd petit à petit sa capacité technique et son expertise de pointe.
Intersyndicale du CNES de Toulouse
Les syndicats réclament une hausse minimum de 5% pour l'ensemble des salariés et pour maintenir leur niveau de salaires. Une nécessité vitale selon ces manifestants ce vendredi matin. "Pour parvenir à conduire une politique spatiale ambitieuse et couronnée de succès et maintenir l'expertise technique du CNES, historiquement prouvée et reconnue par les partenaires et autres agences".