Alors que le premier ministre Manuel Valls a inauguré vendredi l'oncopôle de Toulouse, des riverains s'inquiètent de la proximité du pôle de santé avec l'usine Herakles (ex-SNPE) classée Seveso. Pour eux, l'effet sur la population, en cas d'incident, n'a pas été correctement étudié.
Une usine à risques a-t-elle toujours sa place en zone urbaine ? Treize ans après l'explosion de l'usine AZF qui a fait 31 morts à Toulouse, la question reste d'actualité. En effet, l'usine voisine d'AZF, elle-même suspectée au moment des faits d'être à l'origine de la catastrophe, existe toujours, et au même emplacement. L'ex-SNPE, aujourd'hui rebaptisée Herakles, fabrique notamment les substances chimiques servant à propulser la fusée Ariane. Le site utilise le perchlorate d'ammonium, un produit extrêmement nocif en cas d'explosion. Il est classé Seveso 2.
C'est bien ce qui inquiète les riverains qui se mobilisent depuis plusieurs années autour de la sécurité relative à ce site. Pour eux, le plan de prévention des risques technologiques élaboré en 2013 n'est pas suffisant. Ils dénoncent notamment le fait que les effets sur la santé, en cas d'incidents, n'aient été étudiés que sur des adultes sains. Or, Herakles est voisine aujourd'hui de l'oncopôle de Toulouse. Elle est surtout située en zone inondable.
Une inquiétude relayée par Europe-Ecologie-Les Verts. Gérard Onesta n'y va pas par quatre chemins à ce sujet : "Je suis heureux de voir que l'Etat vient inaugurer l'oncopôle. Si ces décideurs ont "aimé l'explosion" d'AZF, ils vont adorer la prochaine explosion sur le même site. Car les problèmes sont toujours là, avec les mêmes seuils de dangerosité, avec la même approche démocratique, avec les mêmes populations en danger !".
En 2013, la France comptait encore 642 sites classés Seveso seuil haut. Ils sont contrôlés une fois par an par des inspecteurs du ministère de l'environement.
Voir ici le reportage d'Elsa Arnould et Laurence Boffet, de France 3 Midi-Pyrénées :