Toulouse : la crise de l'hébergement d'urgence s'aggrave, plus de familles risquent de se retrouver à la rue

Entre la crise Covid et l'envolée des prix, la grande pauvreté s'aggrave à Toulouse. Les demandes de logement d'urgence ont augmenté de 30 à 50% par rapport à 2019 mais la prise en charge ne suit pas. Les associations se sont réunies ce jeudi 9 juin place Saint-Etienne pour alerter les services de l'Etat.

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Beaucoup de personnes en très grande précarité dorment déjà à la rue à Toulouse, mais la situation pourrait encore s'aggraver cet été.

Avec la fin de la crise Covid et le retour de la fin de la trêve hivernale, beaucoup d'associations d'action sociale risquent de voir leurs aides et leurs subventions baisser dès cet été. Elles tirent la sonnette d'alarme. 

440 places de logement d'urgence menacées de fermeture à Toulouse

440 places de logement d'urgence pourraient disparaître alors que la demande explose et que la situation s'aggrave ces derniers mois. 

Avec la hausse des prix, on assiste à une aggravation des situations économiques et sociales, à un vrai basculement. Certaines personnes ou familles glissent dans la grande pauvreté, or nous risquons de ne plus pouvoir faire face à la demande.

Geneviève Genève, coordinatrice du collectif inter associations Toulouse (20 associations qui luttent contre la précarité)

L'Etat leur demande de fermer 440 places d'hébergement d'urgence et de fermer en journée les centres d'accueil, obligeant les personnes accueillies à errer dans la rue de 9h jusqu'au soir. 

L'incertitude pour cet été

" L’État a décidé de fermer ces 440 places en ne renouvelant pas les conventions avec les associations et en retirant leurs financements. Là, c’est vraiment l’incertitude, on se retrouve, de nouveau, dans des situations d’urgence. On tire la sonnette d'alarme ", explique Geneviève Genève, du collectif 

Ces travailleurs sociaux craignent la remise à la rue dès cet été de familles ou la non prise en charge de personnes en grande difficulté. Les dispositifs mis en place pendant le Covid, les associations souhaitent donc les maintenir avec la dégradation de la situation économique. 

130 demandes de logement par jour au 115 restent sans réponse 

Actuellement 130 personnes en moyenne par jour qui vivent à la rue arrivent à joindre le 115, le Samu social, mais elles n'obtiennent aucune solution d’hébergement. Sans parler de tous ceux qui n'arrivent même pas à les joindre car la ligne est saturée.

Geneviève Genève du collectif inter associations Toulouse

Personnes isolées, familles, enfants, se voient refuser chaque soir une place d'hébergement. Face à la demande, l'État fait de plus en plus appel aux hôtels. Ce que dénonce les associations. 

Plus de 2000 personnes accueillies dans des hôtels, faute de logement 

"Plus de 2000 personnes sont actuellement prises en charge à Toulouse par l'État et logées dans des hôtels, principalement des familles, mais aussi des hommes isolés ou des personnes handicapées. Il y a très peu d’accompagnement, ces personnes sont très isolées. La demande de logement d'urgence a explosé ces trois dernières années. Mais ces hôtels ont souvent un niveau sanitaire très limite, voire indigne. Ces situations ne peuvent être que temporaires or elles durent parfois plus de deux ans ! ", s'indigne Geneviève Genève. 

Ces familles s'installent parfois en effet deux voire trois ans dans des hôtels sans cuisine, ni confort et sans solution de logement derrière. 

C’est de plus en plus compliqué de pouvoir obtenir un logement social pérenne sur Toulouse pour les plus précaires. Il y avait déjà du retard, autour de 3 ans, mais là, cela s’aggrave. Du coup toute la chaîne d'accueil et de prise en charge est saturée. Car si les personnes qui sont dans un parcours n’obtiennent pas un logement, elles bloquent les logements d’urgence pour ceux qui sont à la rue.

Geneviève Genève, coordinatrice du collectif inter associations Toulouse

Un rassemblement ce jeudi devant la préfecture

Au regard de la gravité de la situation, le collectif inter associations Toulouse qui lutte contre la précarité et qui réunit une vingtaine d'associations, la fondation Abbé Pierre mais aussi URIOPSS se sont rassemblés avec d'autres acteurs sociaux ce jeudi 9 juin en début d'après-midi place Saint-Etienne pour tirer la sonnette d'alarme.

Une délégation de ces associations a été reçue par les services de l'État ce jeudi. Elle a obtenu une réunion avec le préfet de Haute-Garonne le 21 ou 22 juin prochain. 

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