Toulouse : la mère de deux enfants autistes monte sur une grue pour dénoncer l'absence de prise en charge

Une mère de famille du Gers est montée en haut d'une grue de chantier à Toulouse, ce jeudi matin, pour revendiquer des droits pour deux de ses enfants qui sont autistes. Elle a obtenu gain de cause aux alentours de 16h.

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Leila Ketrouci a accepté de descendre de la grue dans la cabine de laquelle elle s'était retranchée ce jeudi matin. Vers 16h, elle a obtenu des services de l'Etat, l'engagement de bénéficier d'un logement équipé et de places en instituts pour ses deux enfants autistes dont elle s'occupe depuis neuf ans.

Elle habite à Pavie près d'Auch dans le Gers. Comme plusieurs parents depuis l'action d'une autre mère de famille en 2014, Leila Ketrouci a décidé de protester contre la situation de deux de ses trois enfants qui présentent des troubles du spectre autistique et sont atteints par le syndrome de Cohen. Elle s'est perchée ce jeudi matin vers 5h30 en haut d'une grue située avenue de Grande-Bretagne, près de l'hôpital Purpan à Toulouse. 

Cette femme élève seule trois enfants de 5 à 14 ans, Nour, Amir et Maylis. Elle explique qu'elle a été contrainte d'arrêter de travailler en 2012 du fait du handicap d'Amir, 9 ans, et de Nour, 5 ans.

J'ai engagé des démarches depuis 3 ans afin d’obtenir un logement social adapté sur Toulouse mais sans succès, explique-t-elle. Pour pouvoir progresser, mes enfants ont absolument besoin d'une prise en charge pluridisciplinaire à temps plein : kinésithérapie, psychomotricité, orthophonie, ergothérapie, ABA etc...

Police, pompiers et Grimp 31 sont sur place. Un pompier l'a rejointe dans le but de mettre en place des mesures de sécurité. Un négociateur du RAID a établi un contact avec elle.

3 heures d'aide à domicile par semaine

"Je suis une maman épuisée, poursuit-elle. J'effectue moi-même tous les soins dont mes enfants ont besoin. Ils sont totalement dépendants de moi, que ce soit pour se déplacer, pour manger, se laver, s'habiller, changer les couches, les pansements etc.... La liste est interminable... Je dois sans cesse gérer les cris, les pleurs et les crises (lorsqu'ils se frappent la tête ou les oreilles), que je me sens parfois incapables de décoder mais c'estmalheureusement leur seul moyen de communiquer"explique-t-elle.

La mère de famille explique dans un communiqué envoyé à la presse que la situation dure depuis 9 ans, qu'elle n'a plus de vie sociale et ne bénéficie que d'une aide à domicile de 3 heures par semaine. Elle dit avoir frappé à toutes les portes sans succès avant de se décider à lancer cette action qu'elle présente comme une ultime bouteille à la mer.

Le soutien d'Estelle Ast

Elle est soutenue dans sa démarche par Estelle Ast qui avait en 2014, manifesté de cette manière son désespoir face à la situation de son fils Allan, diagnostiqué autiste à l'âge de 2 ans et a lancé par la suite une application WatcHelp, pour l'aider à être autonome.  

Leila Ketrouci dit ne pas vouloir descendre de la grue tant qu'un logement adapté et sécurisé à Toulouse ou aux alentours, ne lui a pas été attribué, ainsi qu'une place à temps complet à l'Institut de Bousquairol à Villeneuve- Tolosane ou à l'ASEI Paul Dottin à Ramonville pour sa fille Nour.

Tout le monde connaît la situation. Les médecins me disent "comment vous arrivez à tenir ? Pourquoi ça ne se débloque pas ?"

Leila Ketrouci.

"Dans le Gers, il n'y a pas de possibilités d'aide car mes enfants ont besoin de soins médicaux et ça ne fonctionne pas avec l'ADMR. Je suis officiellement prioritaire partout. Mais on m'a proposé un logement à Toulouse or je n'ai pas été prioritaire au final car j'habite le Gers".

"J'ai tout essayé, mentionne la jeune femme. En vain. Je n'en peux plus aujourd'hui. C'est douloureux de lancer cette action, je ne voulais pas exposer mes enfants. Mais je n'ai plus d'autre solution".

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