Toulouse : les familles roms du camp de la Flambère sur le chemin de l'intégration

A Toulouse, des familles roms vivent depuis des années sur un terrain autorisé par la mairie sur le camp de la Flambère. 170 personnes qui vivent dans des conditions précaires aidées par des associations. Parfois, l'intégration devient une réalité.

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C’est un petit bidonville composé de deux rues. De vieilles caravanes transformées en logement de fortune. La plupart sont protégées par des bâches et de vieux pneus sur le toit pour éviter les infiltrations. Il y a aussi des planches, des anciens panneaux publicitaires installés contre les parois pour se protéger du froid.

Sur ce terrain, coincé entre la rocade de Toulouse et une entreprise de matériaux de construction, environ 170 personnes vivent côte à côte. Des familles roms venues de Roumanie. Elles ont fui la misère de leur pays et se retrouvent dans la précarité en France. Certaines habitent ici depuis près de 15 ans.

Un camp "autorisé" par la mairie

Le camp de la Flambère s’est improvisé en 2006. Il a été "légalisé" par la mairie en 2009. La nouvelle municipalité a hérité de cette situation. Le terrain est loué par la ville qui fournit également l’eau et l’électricité sur ce site. Mais les points d’eau sont limités et les nombreux raccords la rendent impropre à la consommation. Chaque famille doit faire de nombreux allers-retours avec des seaux pour pouvoir se laver ou cuisiner.

Une association a également été mandatée par la mairie pour aider à la recherche d’emploi et de logement. Depuis 2019, 47 personnes ont été relogées. Pas facile de trouver un travail et un appartement quand on est rom et que l’on parle seulement quelques mots de français.

A l'école, les enfants roms sur le chemin de l'intégration

Pourtant, au fur et à mesure, les choses évoluent. De plus en plus d’enfants de ce bidonville sont scolarisés. 26 dans l’école Littré dans le quartier de Saint-Martin-du-Touch. Dans cet établissement scolaire, les professeurs ont mis en place un soutien pour ces enfants qui ont de gros retards en Français. Une heure chaque jour pour leur donner la chance d’aller le plus loin possible dans leur scolarité.
En classe, malgré la barrière de la langue, les élèves ne font pas la différence. Roms ou pas, cela n’a aucune importance pour eux. La discrimination vient un peu plus tard.

Andreï, 18 ans, a vécu ce racisme et en a souffert. Il a même dû faire face à des menaces quand il a trouvé un appartement avec ses parents dans le quartier du Mirail à Toulouse. Résultat, ils sont revenus au camp. Ce jeune homme déjà père d’un enfant et bientôt d’un deuxième est depuis quelques mois salarié en contrat à durée indéterminé (CDI). Il a été embauché par l’association Rencontrom’nous pour faire de la médiation scolaire. Il fait le lien entre les familles et l’école. Grâce à ce travail l’absentéisme recule. Les enfants sont plus assidus et ils font des progrès. 

"Les signalements au recorat sur l’absentéisme cela ne fonctionnait pas", explique la directrice de l'école Littré. "En revanche, avec les parents et les médiateurs on peut parler, expliquer et essayer de trouver des solutions, dit Véronique Roussy. Car ce sont parfois des problèmes matériels, de transport ou de travail des parents. Et puis, ce sont des familles qui n’ont pas la culture de l’école. Elles ont tellement d’autres problèmes à gérer que l’école vient après."

De nombreux parents roms travaillent comme agents de nettoyage. Comme Roméo Vasile qui a lui aussi décroché un CDI il y a quelques années déjà. Dans quelques jours, il va pouvoir emménager dans un appartement. Dès qu’il aura pu acheter des lits pour sa famille, sa femme et ses trois enfants. C’est son premier logement depuis qu’il est arrivé à Toulouse il y a 15 ans. Un salon, une cuisine, trois chambres et surtout une salle de bain. Il attendait cela depuis très longtemps. "Au camp, on vit comme des rats" dit il. "Ici c’est bien, c’est une nouvelle vie qui commence."

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