Toulouse : la police scientifique fait appel à la géologie judiciaire pour résoudre des enquêtes non élucidées

Pour remonter une piste criminelle, les enquêteurs se servent parfois de la géologie judiciaire, la science du sol et de la terre. La seule experte de la discipline en France travaille au laboratoire de la police scientifique de Toulouse. Rencontre.

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La disparition de Patricia Bouchon, la "démembreuse du canal" ou encore l'affaire Merah : les grandes affaires criminelles de Toulouse et sa région ont toutes été résolues grâce à la police scientifique. ADN, micro-gouttelettes de sang, empreintes digitales, les enquêteurs ont à leur disposition des outils scientifiques de plus en plus performants. Mais quand une enquête piétine, les policiers peuvent se tourner vers la géologie judiciaire.
La spécialiste française de la discipline est rattachée au laboratoire de la police scientifique de Toulouse.

La seule experte en France

Valérie G. travaille au troisième étage du commissariat central. Blouse blanche, gants chirurgicaux et charlotte stérile sur la tête, l'experte est en train de prélever un minuscule échantillon de terre sur un tapis de sol de voiture. Une pièce à conviction dans une affaire criminelle vieille de 14 ans. Le geste doit être précis et minutieux car pour que le prélèvement soit "productif", l'experte doit détacher la terre sans prendre les fibres textiles. Ensuite, la scientifique va l'analyser et tenter de le "faire parler".

Ce qui m'intéresse, ce sont les quelques centimètres de matières sur lesquelles le suspect a marché. Je vais lui donner une histoire à ce tapis. On voit qu'il y a des dépôts, je vais voir s'ils ont une importance dans le dossier.

L'experte est sollicitée dès lors que des éléments du sol sont retrouvés sur la scène de crime. La géologie judiciaire ne se cantonne pas qu'à la terre. Le moindre indice minéral ou végétal peut servir à la manifestation de la vérité. Car contrairement aux empreintes digitales sur un scellé, la matière "terreuse" se dégrade peu.

Dans une affaire criminelle, on a retrouvé un certain type d'orge dans le véhicule du suspect. Or, à l'époque, la céréale était cultivée sur une seule parcelle. Ça m'a permis d'affirmer que l'individu s'y est trouvé à un moment donné.

Dernier recours des "cold cases"

Les compétences de la géologue sont parfois un ultime recours dans une affaire qui n'aboutit pas, le dernier rebondissement des "cold cases", ces enquêtes non élucidées. Pour certaines affaires "oubliées", l'experte détient la vérité dans quelques fragments de terre.

La terre fait appel à des cheminements, des scenarii qui entrent effectivement plus tardivement que d'autres indices dans les enquêtes.

Pour voir l'intégralité du reportage consacré à l'activité du laboratoire de la police scientifique, cliquez ici.

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